Le président français Emmanuel Macron se rendra mardi en République tchèque pour renforcer la coopération bilatérale et discuter du soutien à l'Ukraine. Le chef de l’État avait déjà appelé lundi les alliés de l'Ukraine à un "sursaut" pour assurer la "défaite" de la Russie, en procédant à des livraisons plus rapides et plus massives d'armes et munitions. Il a alors brisé un tabou en n'excluant pas l'envoi de militaires européens en Ukraine, tout en soulignant qu'il n'y avait pas de consensus sur le sujet. Pour Manuel Valls, ancien Premier ministre et invité de La Grande Interview Europe 1-CNews, il est important de faire comprendre aux citoyens français que les risques d’un conflit mondial n’est pas à prendre à la légère.
"Il faut s’y préparer"
"Il faut dire la vérité aux Français, la guerre n’est pas impossible. D’une manière ou d’une autre, il faut s’y préparer. L’histoire avec sa part tragique est de nouveau là et je comprends l’inquiétude de nos compatriotes avec la guerre en Ukraine, des menaces, la montée de l’antisémitisme et la menace du terrorisme qui est toujours là. Il y a quelque chose de vertigineux lorsque l’on évoque ces sujets", a déclaré l’ancien chef du gouvernement français.
Pour Manuel Valls, le destin des Français, mais aussi celui des Européens, est intimement lié au destin de l’Ukraine. "Nous ne pouvons pas accepter l’hypothèse d’une victoire de Vladimir Poutine qui représenterait la fin de la démocratie ukrainienne, mais aussi la défaite stratégique, militaire, politique et morale de l’Europe et de l’Occident", a-t-il ajouté. Pour lui, plus rien n’arrêterait Vladimir Poutine à l’avenir en cas de succès russe en Ukraine. Manuel Valls estime aussi que cela enverrait un ménage à la Chine qui pourrait décider d’agir à sa convenance à Taïwan. "La défaite de la Russie est indispensable et pour cela, il faut agir beaucoup plus fortement. Il faut des solutions et la solution d’urgence, c’est un soutien militaire à l’Ukraine", a rapporté Manuel Valls lors de la Grande Interview.
Selon lui, il ne faut penser que tout est perdu d’avance. Manuel Valls estime que Vladimir Poutine a perdu la première partie de cette guerre puisqu’il voulait convertir l’Ukraine dans un régime fantoche. "Il testait la résistance des Européens et surtout, il ne voulait pas l’Otan à ses frontières", a rapporté l’ancien Premier ministre. Pour l’ancien conseiller municipal de Barcelone, les Ukrainiens meurent pour les Européens. "La Suède et la Finlande, des pays neutres depuis des décennies, viennent d’entrer dans l’alliance transatlantique. Il ne s’agit pas de faire peur, il ne s’agit pas d’exagérer, mais il ne faut rien s’interdire. Il faut expliquer à nos compatriotes que nous avons changés de monde, qu’il y a des nouvelles menaces et qu’il faut s’y préparer", a conclu Manuel Valls.