La Russie a affirmé vendredi avoir intercepté dans la nuit 12 missiles américains ATACMS tirés par les forces de Kiev sur le pont de Crimée, qui relie la Russie à cette péninsule ukrainienne qu'elle a annexée en 2014. "Les moyens de défense aérienne ont repoussé dans la nuit une attaque groupée de 12 missiles ATACMS de fabrication américaine contre le pont de Crimée", a indiqué le ministère russe de la Défense sur Telegram. "Tous les missiles ont été détruits", a-t-il affirmé.
Une infrastructure menacée
Ce n'est pas la première fois que l'armée russe dit avoir repoussé une attaque visant le pont de Crimée, qui enjambe le détroit de Kertch. Cet ouvrage stratégique, qui relie la Russie à la péninsule ukrainienne qu'elle a annexée il y a dix ans, avait été endommagé par l'explosion d'un camion piégé en octobre 2022, attaque attribuée par les autorités russes à Kiev.
Le pont de Crimée a également été attaqué par des drones navals ukrainiens en juillet 2023, lui causant des dégâts importants et provoquant la mort de deux civils. Si cet ouvrage était largement utilisé au début du conflit par l'armée russe pour acheminer du matériel aux militaires combattant en Ukraine, les menaces qui pèsent sur cette infrastructure ont poussé les autorités à développer d'autres canaux logistiques.
Des missiles essentiels pour l'armée ukrainienne
En difficulté sur le front depuis plusieurs mois malgré son offensive surprise de grande ampleur dans la région russe de Koursk le 6 août, l'Ukraine a connu de nombreux succès en mer Noire, frappant à plusieurs reprises des ports ou navires russes et coulant notamment en avril 2022 le croiseur "Moskva".
Fin juin, la Russie avait accusé les États-Unis d'avoir une "responsabilité" dans une frappe ukrainienne ayant tué quatre personnes et blessé plus d'une centaines d'autres en Crimée, car elle aurait été conduite avec des missiles américains ATACMS fournis à Kiev, les mêmes que Moscou dit avoir interceptés dans la nuit de jeudi à vendredi. L'armée ukrainienne juge essentiels ces missiles pour frapper les lignes arrière russes, loin derrière la ligne de front.