L'Allemagne s'est dit samedi prête à accepter une "restriction ciblée" de l'accès à la Russie à la plateforme interbancaire Swift, en représailles à l'invasion de l'Ukraine, tout en voulant "limiter les dommages collatéraux" d'une telle sanction. "Nous travaillons à la manière de limiter les dommages collatéraux d'une déconnexion de Swift. Ce dont nous avons besoin, c'est d'une restriction ciblée et fonctionnelle", ont précisé dans un communiqué samedi les ministres des Affaires étrangères, Annalena Barbock, et de l'Économie, Robert Habeck.
Dans le détail, l'idée est d'exclure de cette plateforme électronique, par laquelle passent un très grand nombre de transactions internationales, les banques russes déjà visées par des sanctions de l'Union européenne. Ces dernières représentent 70% du marché bancaire russe, selon l'Union européenne. Samedi, avant l'annonce, le Premier ministre Polonais Mateusz Morawiecki, en visite à Berlin, avait qualifié "d'égoïsme en béton" l'attitude de l'Allemagne concernant Swift. En pleine bataille pour la prise de contrôle de Kiev, Volodymyr Zelensky a, lui aussi, exhorté samedi Berlin à avoir le "courage" de bloquer l'accès de la Russie à Swift.
L'Autriche, l'Italie et la Hongrie prêtes à sauter le pas
Swift permet les règlements interbancaires entre les établissements du monde entier et évite par exemple à l'Allemagne d'avoir à payer son gaz russe en liquide. Une exclusion est considérée comme une "arme atomique", en matière financière. Car débrancher un État de Swift, c'est aussi empêcher ses propres banques de faire des transactions avec les banques du pays puni. Plusieurs autres pays européens réticents sur le sujet, comme l'Autriche, l'Italie et la Hongrie, ont, eux aussi, fait savoir qu'ils étaient désormais prêts à accepter la "sanction" Swift, isolant du coup Berlin.