L'armée ukrainienne a revendiqué vendredi une "frappe réussie" sur le quartier général de la flotte russe de la mer Noire à Sébastopol en Crimée annexée, une attaque qui a déjà été rapportée par Moscou quelques heures plus tôt. "Les forces de défense de l'Ukraine ont mené une frappe réussie contre le quartier général du commandement de la flotte russe de la mer Noire dans la ville temporairement occupée de Sébastopol", a indiqué sur Telegram la direction des communications stratégiques de l'armée ukrainienne.
Les principales informations :
- L'Ukraine revendique une "frappe réussie" sur le QG de la flotte russe en Crimée
- Le Kremlin juge "inévitable" la croissance des tensions entre Kiev et ses alliés européens
- La Russie a recommencé sa "terreur énergétique" à l'approche de l'hiver, dénonce Kiev
- Au moins une personne a été tuée et 15 blessées, dont un enfant, vendredi dans une frappe russe ayant visé la ville de Krementchouk, dans le centre de l'Ukraine
Un mort et 15 blessés dans une frappe sur Krementchouk, dans le centre
Au moins une personne a été tuée et 15 blessées, dont un enfant, vendredi dans une frappe russe ayant visé la ville de Krementchouk, dans le centre de l'Ukraine, a annoncé le gouverneur régional sur Telegram. "L'ennemi a tiré des roquettes sur Krementchouk. Une roquette a été abattue par les forces de défense aérienne. Malheureusement, des infrastructures civiles ont été touchées", a indiqué Dmytro Lounine, gouverneur de la région de Poltava.
Le Kremlin juge "inévitable" la croissance des tensions entre Kiev et ses alliés européens
Le Kremlin a estimé vendredi qu'une augmentation des tensions entre l'Ukraine et ses alliés européens était "inévitable", en réagissant à la vive dispute en cours entre Kiev et la Pologne concernant les exportations ukrainiennes de céréales. "Nous prédisons que ces frictions entre Varsovie et Kiev vont s'accroître", a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, interrogé sur l'annonce de la Pologne de ne plus livrer d'armes à l'Ukraine. "Nous comprenons qu'entre Kiev et d'autres capitales européennes les tensions vont également croître avec le temps, c'est inévitable. Et nous poursuivons pendant ce temps notre 'opération militaire spéciale' (en Ukraine, ndlr), pour remplir les objectifs que nous nous sommes fixés", a-t-il ajouté.
La Pologne a prolongé la semaine dernière son embargo sur les céréales ukrainiennes pour protéger, selon elle, les intérêts de ses agriculteurs, suscitant une crise ouverte avec Kiev, pourtant un partenaire proche. En riposte, l'Ukraine a porté plainte à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) contre la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie, qui ont, elles aussi, maintenu leurs restrictions sur les céréales ukrainiennes, pourtant levées par Bruxelles. La Pologne a ensuité annoncé qu'elle ne livrerait plus de nouvelles armes à Kiev, en se contentant d'assurer seulement les livraisons convenues antérieurement et en disant vouloir désormais se concentrer sur la modernisation de son armée.
Varsovie est l'un des principaux alliés de Kiev dans son conflit armé contre la Russie et l'aide militaire occidentale transite principalement par son territoire.
La Russie a recommencé sa "terreur énergétique" à l'approche de l'hiver, dénonce Kiev
La Russie a recommencé sa "terreur énergétique" en attaquant des infrastructures essentielles en Ukraine à l'approche de l'hiver, a dénoncé vendredi le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal. "La phase de la terreur énergétique a déjà commencé", a déclaré Denys Chmygal lors d'un forum économique à Kiev, cité par l'agence de presse Interfax-Ukraine. "Nous le voyons à travers la destruction d'infrastructures" liées à la production et le stockage de combustibles et "des premières frappes" contre des postes électriques "ces deux dernières semaines", a-t-il ajouté.
Le chef du gouvernement a toutefois estimé que l'Ukraine était mieux préparée que l'hiver précédent, quand des frappes de Moscou sur des infrastructures énergétiques plongeaient régulièrement des millions de personnes dans le noir et le froid. "Nous sommes bien mieux préparés et plus forts qu'on ne l'était l'an dernier" notamment en raison des fournitures de systèmes de défense aérienne occidentales, a-t-il souligné. "L'hiver sera certainement dur, certainement pas plus facile que le précédent" mais "nous savons ce que l'ennemi prépare et quels défis sont devant nous", a ajouté Denys Chmygal.
La Russie bombarde quasiment chaque nuit des villes ukrainiennes à l'aide de missiles et drones kamikaze. Jeudi, une nouvelle salve de plus de 40 missiles de croisière a fait trois morts à Kherson, dans le sud, et sept blessés à Kiev, la capitale. Si la plupart de projectiles ont été abattus, certains ont touché des infrastructures civiles, selon les autorités ukrainiennes. Pour la première fois en six mois, des installations énergétiques dans l'ouest et le centre du pays ont été endommagées par les frappes russes, provoquant des coupures d'électricité dans plusieurs régions, a ainsi indiqué le fournisseur ukrainien Ukrenergo sur Telegram.