L'armée russe a assuré ce jeudi viser avec des "armes de haute précision" les sites militaires en Ukraine, où Moscou a lancé une opération militaire, ont rapporté les agences de presse russes. Kiev a appelé dans la foulée la communauté internationale à "agir immédiatement". Mercredi déjà le Quai d'Orsay a appelé les Français présents sur place à partir sans délai. Ce jeudi matin des vidéos d'autoroutes saturées et de files d'attente aux pompes à essence circulent sur les réseaux sociaux, signes de la panique qui envahit le pays. Europe 1 a pu joindre des expatriés français à Kiev, dont la priorité est avant tout de se mettre à l'abri.
C'est notamment le cas de David, à Kiev depuis un mois. Ce matin, il a été tiré brutalement du lit par des bruits d'explosions, des détonations assez fortes pour déclencher les alarmes des voitures, raconte-t-il. Dans son immeuble, dans sa rue, les gens font leurs valises et partent. Les rues de Kiev sont actuellement encombrées d'embouteillages et David attend pour l'instant de savoir quand il pourra prendre l'avion pour quitter le pays.
"J'ai eu plusieurs annulations de vols parce que j'étais avec des compagnies qui ont finalement décidé d'annuler tous leurs vols. Je ne sais pas trop le statut, ils ont dit qu'ils avaient fermé l'espace aérien, donc c'est inquiétant. Nous, on essaye de ne pas paniquer et on attend juste les consignes de l'ambassade", souffle-t-il.
"La police est venue ouvrir l'abri anti-bombes"
Johann, qui habite à Kiev depuis un an, a quant à lui déjà préparé un sac et des réserves de nourriture depuis plusieurs jours, sans trop croire pour autant à une fuite précipitée. Mais cette nuit, lui et sa compagne ukrainienne Sveltana, ont été réveillés en sursaut. "On a entendu un avion passer au-dessus du bâtiment, donc j'ai dit à Sveltana, si tu entends un avion tu te mets au milieu de la pièce et surtout pas aux fenêtres", raconte-t-il. "La police est venue ouvrir l'abri anti-bombes en bas du bâtiment. On habite au 12e étage, ça ne sert à rien de paniquer, mais là on n'est plus dans le doute, on sait que ça pète."
Ce Français espère pouvoir prendre la route le plus vite possible pour quitter la capitale, et se mettre à l'abri dans un petit village du centre du pays.