La disparition depuis 10 jours du photojournaliste haïtien Vladjimir Legagneur inquiète les organisations nationales et internationales de défense des médias, qui exhortent les autorités à poursuivre leur enquête.
Mercredi 14 mars, Vladjimir Legagneur, photojournaliste indépendant âgé de 30 ans, a quitté son domicile en début de matinée pour aller réaliser un reportage sur les conditions de vie à Grand-Ravine, dans le quartier de Martissant, l'un des plus pauvres de la capitale Port-au-Prince. Cette zone défavorisée est devenue, depuis quelques années, le théâtre d'affrontements virulents entre gangs.
Pas d'informations. "Il faisait un travail utile à tous parce qu'il était aller chercher des informations pour les transmettre à la population ici en Haïti et à l'international: il n'était pas parti faire quelque chose de mal", tient à souligner Florette Guerrier, son épouse, effondrée par cette disparition. Sans nouvelles de son époux après 48 heures, elle a déposé plainte le 16 mars auprès de la direction centrale de la police judiciaire haïtienne mais, à date, les policiers ne lui ont fourni aucune information quant à l'avancée de l'enquête. "Je demande aux autorités de s'activer sur le dossier afin qu'on puisse savoir ce qui s'est passé parce que, jusqu'à présent, je ne sais pas si mon mari est en vie ou s'il est mort", explique Florette Guerrier, en larmes.
Aucun élément nouveau au bout de dix jours.Reporters Sans Frontières a témoigné vendredi de son inquiétude en publiant un communiqué de presse à travers lequel l'organisation "exhorte les autorités à mener une enquête exhaustive sur la disparition du photojournaliste Vladjimir Legagneur". "Il est extrêmement inquiétant que, 10 jours après sa disparition, la police n'ait pu apporter aucun élément nouveau", déclare Emmanuel Colombié, responsable du bureau Amérique latine de l'organisation.
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— Amélie Baron (@Ameliebaron) 23 mars 2018
Une disparition rendue publique mercredi. La petite communauté de photojournalistes haïtiens s'émeut de la disparition de leur collègue et tient à sensibiliser l'opinion publique haïtienne sur la gravité que peut représenter cette situation. "Cette disparition suspecte fragilise le droit d'accès à l'information", précise la pétition lancée vendredi par deux organisations de photojournalistes. "La sécurité des journalistes est la première des conditions nécessaires à la garantie de ce droit", rappelle le texte. La disparition de Vladjimir Legagneur a été rendue publique ce mercredi par ses proches. La police nationale haïtienne a pour sa part indiqué qu'elle n'était à ce stade pas en mesure de fournir des éléments.