Des centaines de manifestants ont bloqué vendredi une artère principale devant le Parlement local de Hong Kong pour exiger la démission de la cheffe du gouvernement pro-Pékin, nouvelle étape de la plus grave crise politique dans l'ex-colonie britannique depuis plusieurs décennies.
Les manifestants ont envahi le macadam de cette route qui traverse le coeur de la ville en scandant des slogans hostiles au gouvernement. Ils avaient laissé libre une voie de circulation dans les deux sens.
Les manifestants réclament la démission de la cheffe de l'exécutif
Ce nouveau rassemblement intervient après plusieurs manifestations historiques organisées pour protester contre un projet de loi visant à autoriser les extraditions vers la Chine continentale. La cheffe de l'exécutif Carrie Lam a annoncé la suspension du texte, mais les contestataires réclament sa démission ainsi que le retrait définitif du projet de loi.
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Les manifestants, qui ont commencé à se diriger vers le centre-ville autour de 7 heures locales vendredi (01 heure jeudi en France), étaient pour beaucoup vêtus de noir, la couleur choisie pour le rassemblement de dimanche dernier qui a rassemblé des millions de personnes, selon ses organisateurs, ce qui en ferait la plus grande mobilisation de l'histoire de Hong Kong.
La crainte des violences policières
Les protestataires sont censés "organiser des pique-niques" devant le Parlement. Les organisateurs ont également appelé à une manifestation lente sur les routes et les transports en commun, et ont exhorté les habitants à se rassembler ailleurs dans la ville pour signifier leur soutien. Certains manifestants portaient des pancartes demandant à la police de ne pas leur tirer dessus, en référence aux violences sporadiques la semaine dernière entre les forces de l'ordre et les protestataires.
Outre le retrait de la loi et de la cheffe de gouvernement, les manifestants demandent également la libération des personnes détenues à l'occasion de ces affrontements, et une enquête sur les violences policières.