Dans un conflit extrêmement difficile, le moral des soldats devient un élément clé. Chaque unité de l’armée ukrainienne dispose d’un "chapelain", un prêtre qui passe de campements en campements pour des offices dispensés dans les petites maisons où logent les militaires. Les cérémonies sont courtes, et les soldats participent par petits groupes pour des raisons de sécurité. Dans la région de Kramatorsk, l'envoyé spécial d'Europe 1 a pu assister à l’un de ses offices de la 95e brigade d’assaut, celle qui a repris Izioum aux forces russes.
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Ne pas oublier les soldats ukrainiens morts au front
L'office commence, le père Mykola fait disparaître le treillis sous sa tenue religieuse. Les vapeurs d'encens, les fumées et les bougies tenues par les sept soldats présents embaument la petite pièce. Les hommes prient, et le père prêche. "Chers frères, vous avez vos problèmes. Les engins en panne, les blessures aussi... Je comprends tout cela, mais n'oublions pas nos frères morts au front. Nous n'avons pas le droit de les oublier."
La messe dans le petit cantonnement de la 95e brigade.
Crédits : Nicolas Tonev/Europe1
Les soldats d'élite de la 95e brigade d’assaut sont des durs : s'ils ont repris Izioum et ont libéré la région de Kharkiv, ils restent des hommes. "Quand tu es terrifié, en premier lieu, tu appelles, ou ta mère au secours, ou Dieu", dit l'un d'eux au micro d'Europe 1. "J'ai vécu plusieurs fois des arrivées, je suis resté vivant en priant", poursuit-il. "On a tous pensé à la prière", affirme un autre membre de la brigade. "Ici, un athée, il devient croyant".
Sur le chemin, un blindé attend. Il a été pris aux Russes, et le père Mykola le bénit pour le protéger de ses anciens maîtres.