La Grèce pleure ses morts. Trois jours de deuil national ont été décrétés après les incendies meurtriers dans la région d'Athènes qui ont fait au moins 82 morts, selon un bilan provisoire. Les secouristes craignent encore de retrouver des victimes dans les maisons ou les voitures calcinées, comme dans la station balnéaire de Mati, paisible bourgade de bord de mer dans l'Attique, pratiquement rayée de la carte ainsi qu'a pu le constater l'envoyé spécial d'Europe 1.
Un paysage de désolation. Mercredi matin, une forte odeur de bois et de plastique brûlé flottait encore dans les rues de la petite ville. L'herbe et les arbres ont été carbonisés. Le long de la route, noircie par la couche de cendres qui s'est déposée sur le bitume, les habitations désertées alignent leurs façades aux vitres brisées, et qui ont été soufflées les jours précédents par la chaleur des flammes. La veille, les corps de 26 personnes carbonisées ont été découverts dans la cour d'une villa. Sur les bas-côtés, il reste des carcasses de voitures laissées à l'abandon par les habitants qui ont pu fuir vers la plage.
Les survivants décrivent un incendie imprévisible dans sa progression, poussé par des vents violents, et déviant constamment de sa course. De manière aléatoire, le sinistre a détruit certaines maisons et en a laissé d'autres intactes.
Crédits : Savas Karmaniolas/AFP et Angelos Tzortiznis/AFP
S'enfuir à la nage. Toute la nuit, les opérations de secours se sont poursuivies, à la lampe torche, sur les rochers le long de la côte. Les sauveteurs professionnels ont cherché des personnes disparues qui ont dû nager vers le large pour s'éloigner des flammes. "On a trouvé une femme en état de choc. Elle a nagé, […] c'est un petit bateau qui l'a récupérée", rapporte une secouriste. "Il y a encore beaucoup de monde qui cherche de la famille".
De nombreux bénévoles participent également aux opérations, distribuant des packs d'eau et de la nourriture aux rescapés. Certains sont déjà en train de nettoyer leurs logements et de tenter de réparer ce qui peut l'être.