Encouragée par le mouvement #MeToo, une actrice indienne, qui avait mis Bollywood en émoi avec des accusations de harcèlement sexuel, a formellement déposé plainte, a indiqué dimanche la police de Bombay à l'AFP. Tanushree Dutta, ancienne candidate au titre de Miss Univers, avait lancé dès 2008 des accusations contre le célèbre acteur Nana Patekar, lui reprochant une conduite déplacée durant le tournage d'une comédie romantique la même année. A l'époque, aucune plainte n'avait été déposée.
"Nous enquêtons sur l'affaire". Mais après le développement l'an dernier de la campagne féministe #MeToo, l'actrice a réitéré ses propos dans un entretien récent puis est allée, samedi, déposer plainte officiellement en reprenant ses accusations de 2008. "Dutta est venue au poste de police hier soir pour remettre une plainte écrite", a déclaré à l'AFP un inspecteur de police de Bombay, Shailesh Pasalwar. "Nous enquêtons sur l'affaire". Selon l'agence indienne PTI, la plainte de l'actrice concerne, outre Nana Patekar, le chorégraphe Ganesh Acharya, le producteur Sameer Siddiqui et le réalisateur Rakesh Sarang.
"Menaces violentes" contre la plaignante. Dans son récent entretien, l'actrice a également accusé le réalisateur Vivek Agnihotri de conduite inappropriée à son égard lors du tournage du film "Chocolate : Deep Dark Secrets" (2005). Dans un communiqué publié la semaine dernière, elle a indiqué avoir reçu des notifications juridiques de Patekar et d'Agnihotri démentant ses accusations. Tanushree Dutta assure avoir reçu des "menaces violentes" du parti d'extrême droite Maharashtra Navnirman Sena et faire l'objet d'une "campagne de dénigrement" sur les réseaux sociaux depuis qu'elle a réitéré ses accusations contre les deux hommes.
D'autres actrices s'expriment. Même si l'Inde n'a pas connu l'équivalent du mouvement qui a secoué Hollywood, l'actrice a reçu le soutien de plusieurs stars de renom comme Priyanka Chopra, Farhan Akhtar et Sonam Kapoor. D'autres actrices ont commencé à s'exprimer sur une question jusqu'alors quasiment jamais abordée dans les médias indiens. En décembre, Swara Bhaskar a déclaré avoir été harcelée à ses débuts par un réalisateur non identifié, évoquant une culture de la "promotion canapé" à Bollywood. Des accusations similaires dans la ligne de #MeToo commencent également à émerger dans d'autres secteurs, contre des rédacteurs en chef prestigieux, des comédiens ou des écrivains de renom.