Un nouveau sommet du G5 Sahel se tiendra vendredi à la mi-journée en visio-conférence à l’Elysée. L’objectif d'Emmanuel Macron : dévoiler sa stratégie d’évolution de l’opération Barkhane, un mois après l’annonce de la réduction de l’empreinte des forces françaises sur place, qui représentent aujourd’hui 5.100 soldats.
Comme l’explique à Europe 1 une source qui prépare les Conseils de défense, "l’idée du président est de passer d’une opération militaire à un dispositif de coopération". En clair, Emmanuel Macron va annoncer une bascule, un changement de doctrine, il faut sortir de la logique qui consiste à dire, "je fais la guerre tout seul contre des terroristes, en aidant les armées locales à monter en gamme", nous explique-t-on. Le chef des armées souhaite entrer dans une nouvelle stratégie, avec une France sera moins présente au Sahel, en retrait derrière les forces partenaires.
Diminution des effectifs sur place
Concrètement, la France continuera de former les armées sahéliennes et l’aide à la stabilisation des Etats va perdurer. En revanche, ce qui va évoluer, c’est l’accompagnement au combat des armées locales : les troupes régulières françaises seront moins nombreuses. On devrait passer à 3.500 hommes en 2022 et à 2.500 en 2023. L’annonce ne sera peut-être pas faite vendredi mais Emmanuel Macron a bien l’intention de fermer deux ou trois bases françaises avant l’élection présidentielle, là où les forces de l’Onu sont déjà présentes.
Mais les forces spéciales françaises, et la task force européenne Takuba de 500 hommes continueront leur mission d’élimination de ce qu’on appelle les "cibles de haute valeur", c’est-à-dire les chefs terroristes.
Préparer la campagne présidentielle ?
Le calendrier choisi par le chef de l’Etat étonne certains généraux, ils constatent que l’essentiel du plan de désengagement est prévu d’ici 2022. Ils y voient une volonté d’Emmanuel Macron d’éviter des morts supplémentaires pendant la campagne présidentielle.