Plus d'un million de personnes sont hébergées dans des camps de déplacés au Kerala, ont annoncé mardi les autorités de cet État du sud de l'Inde frappé par une violente mousson qui a fait plus de 410 morts.
La décrue progressive des eaux, rendue possible par l'affaiblissement de la pluie, révèle progressivement les destructions dans cette région luxuriante prisée des touristes en saison sèche. "Le nombre de personnes dans les camps humanitaires est maintenant de 1.028.000", réparties entre plus de 3.000 centres, a indiqué Subhash T.V., porte-parole du gouvernement local.
Des milliers de personnes toujours dans des habitations inondées. Les secouristes ont découvert lundi six nouveaux corps, portant le bilan humain à plus de 410 morts depuis le début de la mousson, l'une des plus violentes depuis un siècle, au mois de juin.
À Chengannur, l'une des villes les plus affectées, une eau encore haute d'une soixantaine de centimètres continuait de bloquer de nombreuses routes. La pluie perdurait, mais d'une intensité moindre que la semaine précédente. D'après l'armée indienne à pied d'oeuvre sur le terrain, plusieurs milliers de personnes se trouvent toujours dans des habitations inondées de la ville. Selon un gradé qui n'a pas souhaité être nommé, la plupart de ces habitants ne souhaitent pas être secourus mais seulement recevoir des vivres et de l'eau potable.
Le coût des dégâts évalué à trois milliards de dollars. "Par le passé, il n'y avait jamais plus de 30 centimètres d'eau, les gens ne sont pas habitués à ça", a déclaré à K.G Pillai, un habitant qui a vu l'eau monter jusqu'à près de 2,5 mètres dans sa maison, atteinte mardi par une équipe de secouristes.
Les précipitations auraient causé la destruction de 50.000 habitations, a rapporté Shashi Tharoor, député du Kerala et ancien haut responsable de l'ONU. La facture des inondations est évaluée à trois milliards de dollars par les autorités locales, un montant appelé à s'alourdir à mesure que la décrue dévoile l'ampleur des ravages.