Le Croissant-Rouge libyen a démenti dimanche un bilan de 11.300 morts dans les inondations de Derna, dans l'est pays, que lui a attribué le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU. "Nous nous étonnons de voir notre nom mêlé à ces chiffres. Ils ajoutent à la confusion, à la détresse des familles des disparus", a déclaré à l'AFP depuis Benghazi le porte-parole du Croissant-Rouge libyen, Taoufik Chokri.
3.252 morts officiellement
Selon un dernier bilan du ministre de la Santé du gouvernement basé dans l'est du pays divisé, Othman Abdeljalil, la catastrophe a fait 3.252 morts mais des organisations humanitaires internationales et des responsables libyens ont averti que le bilan final pourrait être beaucoup plus lourd en raison du très grand nombre de disparus, évalué à des milliers. Othman Abdeljalil a répété que seul son ministère était habilité à communiquer le bilan des morts, mettant en doute la crédibilité d'une multitude de chiffres qui circulent.
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La tempête Daniel qui a frappé le 10 septembre Derna a entraîné la rupture de deux barrages en amont et provoqué une crue de l'ampleur d'un tsunami le long de l'oued qui traverse la cité. Elle a tout emporté sur son passage. Les équipes de secours libyennes et étrangères annoncent retrouver des corps chaque jour, mais les recherches sont rendues difficiles par les tonnes de boue qui ont recouvert une partie de la ville.
Des sauveteurs maltais, qui épaulent les Libyens dans les recherches en mer, ont dit avoir découvert des centaines de cadavres dans une baie et réussi à récupérer des dizaines, selon le Times of Malta. De sous les décombres de quartiers dévastés par les flots ou en pleine mer, des dizaines de corps sont sortis et enterrés chaque jour au milieu d'un paysage apocalyptique. D'après des habitants, la plupart des victimes ont été ensevelies sous la boue ou emportées vers la Méditerranée.