Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne vont échanger lundi en visioconférence sur le sort d'Alexeï Navalny, malade et en grève de la faim dans son pénitencier. A Berlin, on réclame déjà de manière "urgente" un "traitement médical adéquat". A Paris, le ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a pointé dimanche la "responsabilité majeure" du président Vladimir Poutine. "Je souhaite que des mesures soient prises pour assurer l'intégrité physique de M. Navalny mais aussi sa libération", a-t-il ajouté.
Outre-Atlantique aussi, les avertissements sont de mise. "Il y aura des conséquences si monsieur Navalny meurt", a martelé Jake Sullivan, conseiller états-uniens à la sécurité nationale, sur CNN. Pour le moment, le Kremlin n'a pas répondu directement. La seule prise de parole a été celle de l’ambassadeur russe à Londres, interrogé par la BBC. "Navalny se comporte comme un hooligan mais on ne le laisser pas mourir en prison", a-t-il affirmé dimanche.
Les alliés de Navalny appellent à manifester
En effet pour Florent Parmentier, chercheur au Cevipof, la Russie ne peut pas se permettre d'abandonner Navlny à son sort. Mais ce ne sont pas les injonctions occidentales qui feront céder Vladimir Poutine, si toutefois il cède, mais bien des raisons de politique intérieure. "Il n’est pas nécessairement bon pour le pouvoir central russe de perdre Alexei Navalny, et certainement pas en prison. Cela risquerait de mener à des remises en cause plus radicales du pouvoir par la population."
C’est ce levier que les proches d’Alexei Navalny s’efforcent d’enclencher. Ils ont appelé à une grande manifestation dans toute la Russie mercredi 21 avril "pour sauver la vie" d’un opposant qui pourrait devenir un martyr.