Pierre Conesa, essayiste et ancien haut-fonctionnaire, était l'invité de Sonia Mabrouk mardi matin sur Europe 1. "Aider l'Ukraine est une priorité absolue, toute la question, évidemment, c'est : jusqu'où et comment ?", a-t-il demandé. À l'instar d'Emmanuel Macron, l'essayiste considère qu'il ne faut pas humilier la Russie. "L'idée du président est de dire que de toute façon, il faudra négocier avec [le président russe], selon des termes qu'il faut définir avec les Ukrainiens." Des négociations, pour éviter une situation comme l'Allemagne après la Première Guerre mondiale.
Le premier conflit mondial "se termine en disant : 'l'Allemagne paiera'". Or, "l'Allemagne considérait qu'elle était aussi responsable que la France dans le déclenchement de ce conflit". S'ensuivent des "années d'humiliation et de misère" jusqu'à que "finalement, ils portent au pouvoir un dictateur qui leur promet de leur rendre leur dignité", retrace-t-il. Pour lui, pour éviter une conjoncture similaire, on doit plutôt aider "l'ennemi" à se reconstituer.
Poutine a "une forme de retenue" en Ukraine
L'ancien haut-fonctionnaire estime que le conflit actuel en cours en Ukraine est "une guerre limitée" géographiquement. "C'est difficile à entendre, mais c'est vrai que [Vladimir Poutine] ne bombarde pas Kiev avec sa supériorité aérienne." Selon Pierre Conesa, cela démontre qu'il y a "une forme de retenue chez lui".
Actuellement, "on estime qu'il y a à peu près 150.000 à 160.000 soldats russes en Ukraine", a-t-il dit, en comparant avec la guerre en Afghanistan où les troupes soviétiques avaient environ 400.000 soldats sur place.