Un tribunal antiterroriste de Bagdad a condamné à mort dimanche Fodil Tahar Aouidate, 32 ans, huitième Français à écoper de cette peine pour appartenance au groupe djihadiste État islamique (EI) en Irak.
Le procès de cet homme de 32 ans, décrit comme autoritaire, violent et prêt à mourir pour l'idéologie radicale de l'EI s'était ouvert le 27 mai. Présent à l'audience, Fodil Tahar Aouidate n'a pas réagi à l'annonce de la sentence. Comme 10 autres Français et un Tunisien, il avait été transféré de Syrie, où il était détenu par une force kurde anti-EI, vers l'Irak début janvier. Par ailleurs, le tribunal a également condamné à mort Vianney Ouraghi, 28 ans.
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Allégations de torture
Il a ensuite été interrogé pendant quatre mois, d'abord par le renseignement puis par un juge d'instruction. À l'ouverture de son procès il avait affirmé avoir été frappé au cours de ces interrogatoires pour "avouer ce qu'ils réclamaient", des accusations rejetées par le juge irakien. Il avait montré des marques sur son dos au juge qui avait réclamé un examen et un rapport de la médecine légale.
Pour Human Rights Watch (HRW), les procès irakiens présentent de "graves lacunes, dont la torture" et Paris ne devrait pas "sous-traiter la gestion" de ses ressortissants "à des systèmes judiciaires abusifs". HRW assure en outre avoir "les preuves que les interrogateurs (irakiens) recourent à diverses techniques de torture qui ne laissent pas de marques durables, comme frapper les suspects sur la plante des pieds et les simulacres de noyade". Paris, qui dit ne pas vouloir s'ingérer dans les décisions de la justice irakienne, affirme avoir réitéré auprès de Bagdad son opposition à la peine de mort.
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Originaire de Roubaix, dans le Nord de la France, Fodil Tahar Aouidate était apparu peu après les attentats du 13 novembre 2015 en France dans une vidéo. Il y disait son "grand plaisir et grand bonheur de voir ces mécréants souffrir" et menaçait : "On continuera à frapper chez vous". Celui qui avait été emprisonné en France plusieurs mois pour trafic de drogue a été enregistré dans les archives administratives de l'EI comme un "combattant", selon un document à en-tête du groupe présenté par le juge.
Un autre Français condamné à mort après avoir reconnu devant le juge avoir "travaillé avec Daech"
Le deuxième Français condamné, Vianney Ouraghi, 28 ans, est d'origine algérienne. Il a déclaré aux enquêteurs irakiens avoir abandonné ses études de psychologie en France puis s'être radicalisé en ligne. Il a reconnu devant le juge avoir "travaillé avec Daech (EI)". "Mais je n'ai pas participé aux combats ni en Syrie ni en Irak", a-t-il ajouté. Selon des "aveux", rendus publics par la justice irakienne avant l'audience, il a suivi "des formations religieuses et militaires", puis fait allégeance à l'EI à Mossoul, dans le nord de l'Irak, en 2014.
Sept Français et le Tunisien ont été condamnés à mort pour appartenance à l'EI depuis le 26 mai.