Daech a exécuté cette semaine au moins 60 civils dans la ville irakienne de Mossoul et ses environs, accusant 40 d'entre eux de "trahison" et les 20 autres d'avoir transmis des informations aux forces irakiennes, a indiqué vendredi l'ONU. Ces "assassinats" ont eu lieu à différents moments et lieux de Mossoul, dernier bastion de l'EI en Irak, a précisé une porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, Ravina Shamdasani, lors d'un point de presse à Genève. Mardi, des djihadistes auraient "abattu 40 civils dans la ville de Mossoul après les avoir accusés de 'trahison et de collaboration' avec les forces irakiennes de sécurité", a-t-elle expliqué, sans citer ses sources.
Exécuté pour un téléphone portable. Les victimes - dont les corps ont été suspendus aux poteaux électriques de Mossoul - étaient vêtues d'une tenue orange, avec des inscriptions en rouge : "Traîtres et agents des ISF" (acronyme en anglais pour forces irakiennes de sécurité, ndlr), selon le Haut-Commissariat. Un habitant de Mossoul, Abou Saif, a indiqué avoir vu entre 30 et 40 cadavres, avec les inscriptions "agent" et "traître". L'EI "rassemble des personnes dans des rues de Mossoul et les exécute en public, certaines par balles, d'autres par décapitation", a-t-il dit. Mardi soir, un homme de 27 ans aurait ainsi été exécuté par balle dans le quartier de Bab al-Jideed, dans le centre de Mossoul, pour avoir utilisé un téléphone portable, un usage interdit par l'EI, selon l'ONU.
La CPI bientôt saisie ? Mercredi soir, l'EI "aurait tué 20 civils dans la base militaire de Ghabat, dans le nord de Mossoul, pour avoir divulgué des informations" aux forces irakiennes, a par ailleurs indiqué Ravina Shamdasani. Alors que l'ONU ne cesse de publier ces derniers jours des détails sur les horreurs - torture, exploitation sexuelle, recrutement d'enfant, assassinats - commises par l'EI en Irak, le Haut-Commissaire Zeid Ra'ad Al Hussein a demandé vendredi que la Cour pénale internationale (CPI) soit saisie. Pour sa part, le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a indiqué vendredi que le nombre de déplacés depuis le début de l'offensive sur Mossoul le 17 octobre a doublé en une semaine, pour atteindre 47.730 personnes.