Le procès en Irak du Français Lahcen Gueboudj pour appartenance au groupe Etat islamique (EI) a été reporté jeudi au 6 août, a-t-on appris de source judiciaire. Mercredi, l'homme de 58 ans, qui a refusé de prendre un avocat, avait été condamné à un an de prison pour un autre chef d'accusation, celui d'"entrée illégale" en Irak.
Lahcen Gueboudj a affirmé avoir rejoint la Turquie en avion avant de passer en Syrie. Jeudi s'est ouvert son procès pour appartenance à l'organisation djihadiste, un crime passible de la peine de mort en Irak. Mais avant même d'entamer son interrogatoire, le juge a fixé la prochaine audience au 6 août, a indiqué une source judiciaire. Dans ses aveux, Lahcen Gueboudj a affirmé avoir rejoint la Turquie en avion avant de passer en Syrie, a rapporté la source.
Selon une source proche du dossier, son épouse et ses quatre enfants se trouvent actuellement en Syrie, tandis que Lahcen Gueboudj a été arrêté à Mossoul, la grande ville du nord irakien, "capitale" dans le pays du "califat" autoproclamé depuis 2014 et jusqu'à sa reprise en juillet 2017.
Des précédentes condamnations à perpétuité. La Cour pénale centrale de Bagdad, l'un des deux tribunaux d'Irak chargé des affaires de terrorisme, a déjà condamné deux Françaises à la perpétuité pour avoir rejoint l'EI. Début juin, Mélina Boughedir, 27 ans, avait été condamnée à cette peine qui équivaut à 20 ans de réclusion dans la législation irakienne. Une peine de sept mois de prison avait auparavant été prononcée contre elle pour séjour illégal en Irak.
En avril, Djamila Boutoutaou, 28 ans, avait aussi été condamnée à la prison à vie. Elle avait plaidé avoir été dupée par son mari qu'elle avait suivi en Irak. Mélina Boughedir avait également adopté cette ligne de défense. Quelques dizaines de Français soupçonnés d'avoir rejoint l'EI sont actuellement retenus en Irak et en Syrie avec plusieurs dizaines de mineurs, d'après une source proche du dossier.
Quelque 300 personnes condamnées à mort ou à la prison à vie en Irak pour avoir rejoint l'EI. Plus de 300 personnes - dont une centaine de ressortissantes étrangères - ont été condamnées à mort ou à la prison à vie en Irak pour avoir rejoint l'EI, selon des sources judiciaires. Bagdad a déclaré en décembre sa "victoire" contre le groupe djihadiste, qui a un temps tenu près d'un tiers du pays ainsi que de larges pans de la Syrie.