Deux corps supplémentaires ont été retirés lundi des décombres d'un sanctuaire chiite en Irak, dont une partie s'est effondrée après un éboulement, portant à sept le nombre de victimes de cet accident qui a provoqué une émotion considérable dans ce pays majoritairement chiite. Lundi matin, près de deux jours après le glissement de terrain, les secours de la Défense civile continuaient à s'activer pour dégager les roches et autres débris du Qattarat de l'imam Ali, un sanctuaire proche de la ville sainte de Kerbala, dans le centre de l'Irak.
Un enfant parmi les victimes
Aux petites heures du matin, "malheureusement, nous avons retrouvé deux corps, celui d'un homme et celui d'une femme" sous les gravats, a déclaré à l'AFP Jaoudat Abdelrahmane, directeur du département des médias de la Défense civile. Pour l'heure, les secours ont retiré sept corps sans vie des décombres de ce lieu de pèlerinage : quatre femmes, deux hommes et un enfant. Trois enfants ont pu être secourus et ont été hospitalisés. "Nous continuons à rechercher d'autres victimes" dans les gravats, a poursuivi M. Abdelrahmane. "Des témoins nous ont dit que le corps d'une femme se trouvait encore" sous les décombres.
Le glissement de terrain s'est produit samedi après-midi, lorsqu'une portion de la paroi rocheuse qui ceint le sanctuaire s'est décrochée, enfonçant une partie de son toit. Selon Nawas Sabah Shaker, porte-parole de la Défense civile, l'éboulement est dû "à la forte humidité" qui a désolidarisé une partie de la roche du reste de la paroi. Cet éboulement a provoqué l'effondrement "d'environ 30% de la surface du bâtiment d'environ 100 mètres carrés", a-t-il ajouté.
Responsabilités
Le drame a provoqué une émotion considérable en Irak, dont la population est en majorité musulmane chiite. Mais la polémique commence à enfler sur les responsabilités. "Nous voulons savoir ce qui s'est passé, pourquoi ça a eu lieu", se lamentait auprès de l'AFP Bassem Khazali, un témoin dont le neveu est mort dans l'accident. L'incontournable leader chiite Moqtada Sadr, habitué des saillies contre le gouvernement irakien et ses adversaires politiques, s'en est pris dimanche soir aux "corrompus" et à la "corruption qui une fois de plus a fait des victimes civiles".
Le Qattarat de l'imam Ali est situé à environ 25 km à l'ouest de la ville sainte chiite de Kerbala et il attire les pèlerins par milliers tous les ans. Il est dédié à l'imam Ali, gendre du prophète Mahomet et figure fondatrice de l'islam chiite. L'imam Ali y aurait fait halte avec son armée en se rendant à la bataille de Siffin en 657 et y aurait fait jaillir une source d'eau. Or, le Waqf chiite -- institution religieuse qui administre les biens de la communauté chiite en Irak -- a affirmé "ne pas gérer" le sanctuaire, ni le terrain sur lequel il est construit.
Sur Facebook, le gouverneur de Kerbala, Nassif al-Khattabi a indiqué que "le sanctuaire n'appartient pas à un groupe spécifique, mais à des particuliers qui ont été convoqués", sans toutefois préciser leurs identités, ni quelles autorités comptaient les interroger.