Les klaxons résonnent encore dans les rues de Téhéran. Quelques heures après l'accord historique conclu à Vienne, mardi, les Iraniens ont fait la fête toute la nuit. Car si leurs dirigeants réduisent bien les capacités nucléaires du pays pendant plusieurs années et laissent les inspecteurs visiter les installations suspectes, alors les sanctions économiques seront levées. Un vrai soulagement pour la population. Notre reporter a passé plusieurs jours en Iran et raconte la vie quotidienne sous embargo.
Le million ! Le million ! Le million ! Première conséquence de cette situation : il faut se promener avec des millions de rial dans les poches. Avec les sanctions économiques, la monnaie nationale ne vaut en effet plus grand-chose. A titre d'exemple, un million de rials représentent environ 35 euros… Pour se faciliter la vie, les Iraniens se sont même inventés "leur" monnaie, le toman, qui vaut dix rials. Un zéro de moins, c'est toujours ça de pris.
Un coût de la vie très élevé. Et si les Iraniens se promènent avec des millions en cash dans les poches, c'est aussi parce que la carte bleue est inutilisable chez les commerçants et fonctionne seulement dans les distributeurs de billets. Autre conséquence de vivre avec une monnaie faible : si on trouve (presque) de tout dans les magasins, les prix y sont très élevés.
Impossible de réparer les avions. Depuis des années, c'est toute l'économie iranienne qui tourne au ralenti. A cause des sanctions bancaires, beaucoup d'entreprises ont notamment mis la clé sous la porte car il est interdit de faire des transactions avec l'étranger. Illustration de cette asphyxie : en sortant de l'aéroport de Téhéran, impossible de louper le garage à avions "désaffectés" et irréparables du fait de l'impossibilité d'acheter des pièces de rechange à l'étranger. Un futur marché porteur dans une Iran bientôt délivrée de ses chaînes.