Plus de cinquante personnes ont été tuées dans une bousculade mardi à Kerman (sud-est de l'Iran) lors des funérailles du général Qassem Soleimani, auxquelles participe une foule monstre, selon un nouveau bilan. 212 personnes auraient été blessées dans le drame, dont "un petit nombre" est "dans un état grave".
A l'hôpital Bahonar, dans le centre-ville, des hommes et des femmes se pressaient pour lire une liste des noms des victimes affichée dans le hall.
"Malheureusement [...] 32 de nos compatriotes ont perdu la vie à ce stade sur le chemin" du cercueil qui avance vers la dernière demeure du général au milieu d'une marée humaine, avait déclaré un peu plus tôt dans la journée de mardi Pir Hossein Koulivand, chef du service national des urgences iraniens, à la télévision d'Etat. Il avait ajouté que 190 personnes avaient été blessées. Le bilan a tragiquement augmenté.
Le centre de Kerman, ville natale de l'officier qui doit y être enterré dans l'après-midi, était envahi mardi par une marée humaine semblable à celles ayant déferlé dimanche et lundi à Téhéran et dans les autres villes où les cercueils du général et de ses compagnons d'armes tués avec lui ont transité pour un hommage populaire.
Le processus d'"expulsion des Etats-Unis de la région a commencé"
Chef de la Force Qods, unité d'élite chargée des opérations extérieures des Gardiens de la Révolution (l'armée idéologique iranienne), Soleimani était l'architecte de la stratégie de l'Iran au Moyen-Orient. Il a été tué vendredi par une frappe de drone américain devant l'aéroport de Bagdad.
Le processus d'"expulsion des Etats-Unis de la région a commencé", a lancé à la foule de Kerman le général de division Hossein Salami, commandant en chef des Gardiens de la Révolution. "Nous allons nous venger (...) S'ils (frappent de nouveau) nous mettrons le feu à ce qu'ils adorent", a-t-il dit sur un ton énigmatique. "Eux-mêmes savent bien de quels lieux je parle". Le Parlement iranien a pour sa part adopté mardi en urgence une loi classant toutes les forces armées américaines comme "terroristes" après l'assassinat de Soleimani.
Alors que les principaux dirigeants civils, religieux et militaires iraniens annoncent une vengeance terrible, les appels à la "désescalade" se multiplient de par le monde. Les ministres français, allemand, italien, britannique des Affaires étrangères se réunissent mardi à Bruxelles pour évoquer les conséquences de l'élimination de Soleimani.