Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé mardi l'annulation de l'accord avec l'ONU qui prévoyait la régularisation de milliers de migrants africains en Israël et la réinstallation d'un nombre similaire dans des pays occidentaux.
Un accord annulé. "Après avoir entendu de nombreuses remarques sur cet accord, j'ai examiné les avantages et les inconvénients et décidé d'annuler cet accord", a affirmé Benjamin Netanyahu selon un communiqué de son bureau. Il avait suspendu lundi soir l'application de cet accord, quelques heures seulement après son annonce.
Conclu avec le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR), il avait vocation à se substituer à un programme d'expulsions ayant fait l'objet d'une vive controverse et qui a été annulé. L'accord annoncé lundi prévoyait la réinstallation de plus de 16.000 Soudanais et Erythréens vivant en Israël dans des pays occidentaux. En échange, l'Etat hébreu s'engageait à donner un titre de séjour à un nombre équivalent devant rester sur son territoire.
Des critiques de tous les bords. Benjamin Netanyahu a été critiqué de tous bords, dans un premier temps à droite - son propre camp -, lorsqu'il a annoncé lundi l'annulation du programme initial d'expulsions et son remplacement par l'accord avec le HCR. Puis, à gauche, quand il a fait volte-face en soirée, en suspendant ce nouvel accord. "Malgré les restrictions juridiques et difficultés croissantes, nous allons continuer avec détermination à tout mettre en oeuvre pour sortir les clandestins du pays", a clamé mardi Benjamin Netanyahu, selon le communiqué de son bureau.
HCR espère un revirement. Le Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU espère qu'Israël va "bientôt reconsidérer" sa décision. "Nous continuons de croire dans la nécessité d'un accord gagnant-gagnant qui puisse bénéficier à Israël, à la communauté internationale et aux personnes qui ont besoin d'un asile", a expliqué par courriel William Spindler, porte-parole du Haut Commissariat, ajoutant : "nous espérons qu'Israël va bientôt reconsidérer sa décision" d'annuler cet accord.
D'après les autorités israéliennes, 42.000 migrants africains vivent actuellement en Israël. Les femmes et les enfants n'étaient pas menacés par le plan initial d'expulsions. Ces migrants sont arrivés majoritairement après 2007, à partir du Sinaï. La frontière à l'époque poreuse avec l'Egypte a depuis été rendue quasiment hermétique. Ils se sont installés en nombre dans des quartiers pauvres de Tel-Aviv, la grande ville côtière d'Israël.