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La Namibie élit sa première femme présidente

Europe 1 avec l'AFP / Crédits photo : SIMON MAINA / AFP . 3 min
SIMON MAINA / AFP
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Une belle avancée pour le pays : ce mardi 3 décembre, Netumbo Nandi-Ndaitwah est devenue la première femme à diriger le pays, élue dès le premier tour. Malgré les "irrégularités", notamment une pénurie de bulletin de vote le premier jour, le taux de participation a dépassé les 75%.

La Namibie a élu sa première femme présidente, Netumbo Nandi-Ndaitwah, 72 ans, issue du parti au pouvoir, dès le premier tour avec 57,31% des suffrages, a annoncé mardi soir la commission électorale de ce pays désertique d'Afrique australe. La Swapo, parti de l'actuelle vice-présidente surnommée "NNN", dirige le vaste pays riche en minerais, qui compte seulement trois millions d'habitants, dont les deux tiers ont moins de 30 ans, depuis son indépendance en 1990.

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"Multiples irrégularités"

"Merci pour votre confiance", a sobrement déclaré la nouvelle présidente, en robe longue de soie orangée, fines lunettes et chapeau assorti, affirmant qu'elle tiendrait ses engagements pris auprès des électeurs. Pendant une campagne où elle s'est évertuée à faire rimer vieillesse et sagesse, elle a notamment promis la création en cinq ans de plus de 250.000 emplois, avertissant que "le monde de l'entreprise ne peut prospérer que si la politique est stable". Elle s'est aussi engagée à attirer des investissements "grâce à la diplomatie politique".

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Fille d'un pasteur anglican, passée par la Russie lors de son exil dans les années 1970, la militante a fait ses classes au Komsomol, l'organisation de jeunesse du parti communiste soviétique. Figure de la lutte pour l'indépendance, Netumbo Nandi-Ndaitwah porte des positions conservatrices, étant notamment partisane d'une législation stricte en matière d'avortement. Son premier opposant, le candidat du parti des Patriotes indépendants pour le changement (IPC), Panduleni Itula, arrive loin derrière avec seulement 25,50% des voix dans cette élection qui a connu une forte participation, mais aussi de nombreux cafouillages obligeant à prolonger le scrutin de plusieurs jours.

La Swapo a également remporté les élections législatives qui se tenaient en même temps, en obtenant 51 sièges contre 20 pour l'IPC. Ce score est toutefois en baisse par rapport aux 63 sièges détenus par la Swapo dans l'assemblée précédente. Les élections présidentielle et législatives du 27 novembre ont dû être prolongées à deux reprises en raison de problèmes logistiques et techniques, avec notamment une pénurie de bulletins de vote. Le premier jour du vote, d'interminables files d'attente ont obligé certains électeurs à abandonner, après avoir attendu jusqu'à 12 heures.

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Le pays, fier de sa paisibilité et de la solidité de sa démocratie, s'est largement déplacé avec une participation à plus de 76% des inscrits, selon la commission électorale. Panduleni Itula, ex-dentiste et avocat de 67 ans, a dénoncé des élections chaotiques qui ont fait l'objet, selon lui, de "multiples irrégularités". Il a indiqué qu'il entendait faire "annuler" selon "les procédures prévues" ce scrutin, "quel que soit le résultat". "Nous ne pouvons qualifier ces élections de libres, équitables et légitimes", a-t-il dénoncé samedi.

Deuxième pays le plus inégalitaire de la planète

L'organisation des avocats en droits humains d'Afrique australe, qui avait dépêché une mission d'observation, a rapporté "des retards délibérés dans l'arrivée des bulletins de vote". Des cas de surchauffe des tablettes électroniques servant à vérifier les identités et les pénuries de bulletin dans de nombreux bureaux, ayant considérablement ralenti le scrutin, ont été soulignés par les missions d'observation de l'Union africaine (UA) et de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC).

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L'Organisation du peuple du Sud-Ouest africain (Swapo), l'ex-mouvement d'inspiration marxiste du temps de la lutte contre l'occupation de l'Afrique du Sud de l'apartheid, a récemment vu sa popularité s'éroder sous le poids du chômage massif des jeunes, devenus une large part de l'électorat. La Namibie , qui figure parmi les premiers fournisseurs mondiaux d'uranium, demeure, après l'Afrique du Sud, le deuxième pays le plus inégalitaire de la planète, selon la Banque mondiale. 

"L'abondante activité minière ne se traduit pas vraiment par une amélioration des infrastructures, ni par des opportunités d'emploi", observe l'analyste indépendante Marisa Lourenço, ce qui "alimente la frustration des jeunes". Quelque 46% des 18-34 ans étaient sans emploi en 2018, selon les derniers chiffres officiels.

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