Israël mène samedi des combats acharnés dans la bande de Gaza, où le Hamas a fait état de plus de 160 morts ces dernières 24 heures, sur fond de dissensions du gouvernement israélien avec l'allié américain quant à la création d'un éventuel État palestinien. Tôt samedi, un correspondant de l'AFP a rapporté d'intenses tirs d'artillerie et frappes aériennes, en particulier dans le secteur de Khan Younès, dans le sud, désormais épicentre des opérations militaires après une première phase dans le nord du territoire.
Les informations à retenir :
- Israël poursuit ses frappes sur la bande de Gaza, notamment sur la région de Khan Younès.
- Le Hamas a fait état de plus de 160 morts ces dernières 24 heures
- En tout, 24.927 Palestiniens ont perdu la vie depuis le début du conflit, selon les chiffres du Hamas
- Les États-Unis ont réitéré leur appui à la création d'un État palestinien, ce que refuse le gouvernement de Benjamin Netanyahu
Les troupes israéliennes, supportées par des forces aériennes et navales détruisent des "infrastructures terroristes" dans toute la bande côtière, et ont frappé des lanceurs de roquettes à Khan Younès, selon l'armée. Le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a fait part de combats acharnés dans le nord du territoire palestinien assiégé et dévasté. Durant les dernières 24 heures, les frappes israéliennes ont tué 165 Palestiniens, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Frappes à Damas : l'Iran accuse Israël et menace de représailles
L'Iran a accusé samedi Israël d'avoir mené l'attaque ayant entraîné la mort de quatre responsables militaires iraniens en Syrie, et l'a menacé de représailles "au moment et à l'endroit appropriés", selon un communiqué de la diplomatie iranienne. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, "a fermement condamné l'acte criminel du régime sioniste", qui est "une tentative désespérée de propager l'instabilité et l'insécurité dans la région".
"En enfer"
L'Organisation mondiale de la Santé déplore des "conditions de vie inhumaines" dans le territoire, dont les 2,4 millions d'habitants manquent de tout. Près de 20.000 bébés y sont nés "en enfer" depuis le début de l'offensive israélienne, a pointé l'Unicef. La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de 1.140 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels israéliens.
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Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza, dont une centaine libérées fin novembre. Selon les médias israéliens, des familles d'otages se sont rassemblées dans la nuit devant la résidence privée du Premier ministre Benjamin Netanyahu réclamant un accord pour la libération de leurs proches. En représailles à l'attaque, Israël a juré "d'anéantir" le Hamas, et reste sourd aux appels émanant de l'ONU et de la communauté internationale à un cessez-le-feu humanitaire.
Selon un nouveau bilan samedi du ministère de la Santé du Hamas, 24.927 personnes, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents ont été tuées et 62.108 blessées dans les opérations israéliennes.
Biden vs. Netanyahu
Principal allié et soutien d'Israël, les États-Unis l'ont appelé à limiter le nombre des victimes civiles, et ont réitéré leur appui à la création d'un État palestinien, rejetée par le gouvernement de Benjamin Netanyahu. "Israël doit avoir le contrôle de la sécurité sur l'ensemble du territoire situé à l'ouest du Jourdain", englobant la Cisjordanie occupée et Gaza, "il s'agit d'une condition nécessaire, qui est en contradiction avec l'idée de souveraineté (palestinienne)", a réaffirmé jeudi Benjamin Netanyahu.
Au lendemain de ses déclarations, il s'est entretenu au téléphone avec le président américain Joe Biden sur le futur de la solution à "deux États", un État palestinien viable aux côtés d'Israël. Joe Biden "croit toujours à la perspective et à la possibilité" d'un État palestinien, mais "reconnaît qu'il faudra beaucoup de travail pour en arriver là", a indiqué la Maison-Blanche après cet entretien, le premier depuis le 23 décembre.
Frappe contre des chefs pro-Iran
À défaut d'entente avec Washington sur cette question centrale pour l'après-guerre, Israël a donné son feu vert à la livraison, via le port israélien d'Ashdod, de farine destinées à Gaza, selon la Maison Blanche. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a pour sa part soutenu que la solution à "deux États doit être imposée de l'extérieur", accusant Israël d'avoir "créé" et "financé" le Hamas pour "empêcher" la fondation d'un État palestinien et "affaiblir" l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas.
Entré dans son quatrième mois, le conflit exacerbe les tensions régionales entre Israël et l'"axe de la résistance", rassemblant autour de l'Iran des groupes anti-israéliens comme le Hamas, le Hezbollah libanais et les Houthis yéménites. Les rebelles Houthis ont revendiqué de nouveaux tirs contre un pétrolier américain dans le Golfe d'Aden, provoquant de nouvelles frappes américaines vendredi contre eux.
À la frontière israélo-libanaise, où leurs échanges de tirs sont quotidiens, l'armée israélienne a dit avoir frappé vendredi des sites du Hezbollah dans le sud Liban, le mouvement libanais revendiquant trois attaques contre le territoire israélien. En Syrie voisine, Israël a aussi intensifié ses opérations visant le régime et les groupes pro-iraniens. Une frappe israélienne a visé samedi un immeuble à Damas qui accueillait une réunion de responsables pro-iraniens, faisant cinq morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.