Un groupe d'étrangers et de binationaux, parti jeudi du sud de la bande de Gaza à bord de deux bus, est arrivé en Egypte via le terminal de Rafah, a indiqué un responsable égyptien à l'AFP. Plus tôt dans la journée, ce groupe de "100 voyageurs détenteurs de nationalités étrangères", avait pu quitter Gaza vers l'Egypte, selon un porte-parole du poste-frontière côté palestinien, un nombre qui n'a pas été confirmé par le responsable égyptien.
Quatre cents personnes devraient traverser la frontière jeudi, selon des responsables égyptiens, au lendemain des premières évacuations.
"Possibles crimes de guerre"
Les frappes israéliennes successives sur le plus grand camp de réfugiés de Gaza en riposte aux attaques du 7 octobre ont fait "des dizaines" de morts selon le Hamas, des bombardements que l'ONU a assimilés à de possibles "crimes de guerre". Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit "atterré" par les frappes sur le camp de Jabaliya où vivent 116.000 réfugiés dans le nord de la bande de Gaza, ciblé par des bombardements mardi et mercredi.
Les principales informations à retenir :
- Les frappes israéliennes successives sur le camp de Jabaliya ont fait des "dizaines" de morts, selon le Hamas.
- L'ONU assimile ces bombardements à de possibles "crimes de guerre".
- Des secouristes ont affirmé que des "familles entières" avaient été décimées.
- L'armée israélienne a affirmé avoir éliminé le chef de l'unité anti-tanks du Hamas, Muhammad Atzar.
- Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken doit se rendre une nouvelle fois en Israël vendredi.
- Un groupe d'étrangers et de binationaux, parti jeudi du sud de la bande de Gaza à bord de deux bus, est arrivé en Egypte.
Des journalistes de l'AFP ont pu constater d'importantes destructions sur les lieux, où des survivants remuaient les décombres à la recherche de survivants. Le Hamas a fait état de "dizaines" de morts, un chiffre qui n'a pas pu être confirmé dans l'immédiat. Des secouristes ont affirmé que des "familles entières" avaient été décimées.
Le Haut-commissariat aux droits de l'homme de l'ONU a estimé mercredi soir que ces bombardements pourraient constituer "des crimes de guerre", "compte-tenu du nombre élevé de victimes civiles et de l'ampleur des destructions". L'armée israélienne, qui mène une riposte implacable à Gaza en riposte aux attaques sanglantes du Hamas le 7 octobre, a affirmé avoir éliminé le chef de l'unité anti-tanks du Hamas, Muhammad Atzar, dans ses frappes sur le camp mercredi.
Gaza : quatre écoles de l'ONU abritant des déplacés touchées par des bombardements
L'ONU a annoncé que quatre de ses écoles dans la bande de Gaza abritant des déplacés de la guerre ont été touchées jeudi par des bombardements, imputés à Israël par le gouvernement du Hamas.
L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a indiqué que deux des écoles touchées se trouvaient dans les camps de réfugiés de Jabaliya et de Chati (nord) et deux autres à Boureij, plus au sud, et que les bombardements auraient fait 23 morts.
L'armée israélienne annonce avoir achevé "l'encerclement de la ville de Gaza"
L'armée israélienne a annoncé jeudi soir avoir "achevé l'encerclement de la ville de Gaza", une semaine après le début de son opération terrestre dans le territoire palestinien. "Nos soldats ont achevé l'encerclement de la ville de Gaza, le centre de l'organisation terroriste Hamas", a annoncé lors d'un point de situation le porte-parole de l'armée israélienne Daniel Hagari.
Le Hezbollah libanais affirme avoir attaqué 19 positions israéliennes simultanément
Le mouvement libanais Hezbollah a affirmé jeudi avoir attaqué simultanément "19 positions et sites militaires" israéliens, à la veille d'un discours de son chef qui devrait déterminer si sa formation va engager de plain-pied le Liban dans le conflit entre Israël et le Hamas.
Dans un communiqué, le parti pro-iranien a indiqué qu'à 13H30 GMT ses combattants avaient attaqué "au même moment 19 positions et sites militaires sionistes à l'aide de missiles guidés, d'obus" et autres armes, et envoyé en même temps des drones attaquer "les fermes de Chebaa occupées".
Le peuple palestinien "court un grave risque de génocide", selon des experts de l'ONU
Des experts de l'ONU, dont la rapporteure spéciale sur la situation des droits humains dans les territoire palestiniens occupés, ont estimé jeudi que le peuple palestinien "court un grave risque de génocide", dans un communiqué commun diffusé à Genève. "Nous restons convaincus que le peuple palestinien court un grave risque de génocide", écrivent ces experts indépendants mandatés par le Conseil des droits de l'homme mais qui ne parlent pas au nom de l'ONU, en pleine guerre entre Israël et le Hamas.
Trois Palestiniens et un Israélien tués en Cisjordanie occupée
Trois Palestiniens et un Israélien ont été tués jeudi dans des violences dans plusieurs secteurs de la Cisjordanie occupée, selon le ministère palestinien de la Santé et les secours israéliens. La Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, est en proie à une intensification des violences depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par l'attaque sanglante le 7 octobre du Hamas sur le sol israélien.
À El-Bireh, ville jumelle de Ramallah, deux Palestiniens âgés de 14 et 24 ans ont été tués et deux autres blessés quand l'armée israélienne a ouvert le feu lors de heurts ayant éclaté pendant une incursion qu'elle menait pour procéder à des arrestations, a indiqué le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne. À Qalqilya, plus au nord, un Palestinien de 19 ans a été tué par des tirs de soldats israéliens, et deux autres ont été blessés, lors d'une incursion de l'armée, selon cette source. Aucun commentaire sur ces incursions n'a pu être obtenu auprès de l'armée dans l'immédiat.
Par ailleurs, un Israélien a été tué près de la colonie d'Einav, dans le nord de la Cisjordanie, après que sa voiture a essuyé des tirs palestiniens, selon l'armée israélienne et Magen David Adom, le service de secours israélien. Il s'agit du réserviste Elhanan Klein, 29 ans, un habitant de la colonie d'Einav qui rentrait à son domicile, selon le conseil de Shomron, le nom donné par Israël au nord de la Cisjordanie.
Le Hamas annonce 27 morts dans une frappe israélienne près d'une école de l'ONU
Le ministère de la Santé dans le gouvernement du Hamas à Gaza a annoncé jeudi qu'au moins 27 personnes avaient été tuées lors d'une frappe israélienne près d'une école de l'ONU dans un camp de réfugiés.
"Les corps de 27 martyrs ont été récupérés, et il y a aussi beaucoup de blessés", a déclaré le porte-parole du ministère, Ashraf al-Qidreh. Ce bilan ne pouvait pas être vérifié dans l'immédiat. Sur des images de l'AFPTV on peut voir de nombreux corps ensanglantés gisant sur le sol devant l'école, dans laquelle s'étaient réfugiés de nombreux déplacés de la guerre en cours.
Le Hamas annonce 195 morts dans les frappes d'Israël à Jabaliya mardi et mercredi
Le Hamas a annoncé jeudi que 195 personnes avaient été tuées dans deux bombardements israéliens mardi et mercredi sur le camp de réfugiés de Jabaliya, le plus grand de la bande de Gaza.
"Les victimes du premier et deuxième massacres à Jabaliya dépassent le millier entre martyrs et blessés. Nous avons recensé 195 martyrs, 120 disparus sous les décombres et 777 blessés", a indiqué le service de presse du gouvernement du Hamas dans un communiqué. Ce bilan ne pouvait pas être vérifié dans l'immédiat.
L'Égypte va aider à évacuer "environ 7.000 étrangers" via le poste de Rafah
L'Égypte va aider à évacuer "environ 7.000" étrangers et binationaux de la bande de Gaza, a annoncé jeudi le ministère égyptien des Affaires étrangères. Lors d'une réunion avec des diplomates étrangers, le vice-ministre des Affaires étrangères Ismail Khairat a déclaré que l'Égypte se préparait "à faciliter l'accueil et l'évacuation des citoyens étrangers de Gaza par le point de passage de Rafah", ajoutant qu'ils étaient "environ 7.000" et représentaient "plus de 60" nationalités.
"Mourir ou se rendre"
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis la "victoire" contre le Hamas. Le Hamasa le choix entre "mourir ou se rendre sans condition", a martelé mercredi le ministre de la Défense, Yoav Gallant. "Le peuple palestinien mérite la paix et la sécurité. À la place, ils sont utilisés comme boucliers" humains, a déclaré un porte-parole de l'armée israélienne, Richard Hecht.
Abdul Issa Massoud, un habitant du camp âgé de 30 ans, a toutefois assuré qu'il n'y avait "pas de résistance (de terroristes du Hamas, ndlr)" dans le camp. "Ils ont frappé un quartier résidentiel plein de jeunes et de personnes âgées". Le service de presse du gouvernement du Hamas a fait état dans la nuit de mercredi à jeudi de nouvelles "frappes israéliennes massives" dans le quartier de Tal al-Hawa, à l'ouest de la ville de Gaza, évoquant un nombre non précisé de victimes.
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Une première opération d'évacuation a permis mercredi à 76 blessés palestiniens et 335 étrangers et binationaux, selon un responsable égyptien, de quitter le territoire via le poste-frontière de Rafah, le seul à ne pas être contrôlé par les forces israéliennes. Le président américain Joe Biden s'est félicité pour cette opération, assurant qu'elle avait été rendue possible grâce au "rôle moteur" des États-Unis, avec l'aide notamment du Qatar.
Mais l'ONG Médecins sans frontières (MSF) a souligné que "plus de 20.000 blessés restent à Gaza, avec un accès limité aux soins de santé". Et "l'attention ne doit pas se détourner des besoins encore plus grands" de milliers de malades "dont la santé est trop précaire pour être évacués", a averti l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Blinken attendu vendredi
Chaque jour apporte ses craintes d'un embrasement régional. Dans ce contexte, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken doit se rendre une nouvelle fois en Israël vendredi, puis en Jordanie, pays qui a rappelé mercredi son ambassadeur à Tel-Aviv.
La Turquie et l'Iran ont de leur côté appelé à la convocation d'une grande conférence internationale. Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a affirmé mercredi que la région ne connaîtrait pas de stabilité si les Palestiniens n'obtenaient pas leur "indépendance".
Selon les autorités israéliennes, au moins 1.400 personnes ont été tuées en Israël depuis le début de la guerre, en majorité des civils et la plupart le jour de l'attaque du Hamas, d'une ampleur et d'une violence inédites depuis la création du pays en 1948. L'armée israélienne a par ailleurs annoncé la mort de 332 de ses soldats, dont certains à la frontière libanaise, sous le feu du Hezbollah allié du Hamas.
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Dans la bande de Gaza, près de 8.800 personnes, dont 3.648 enfants, ont été tuées depuis le 7 octobre dans les bombardements israéliens, selon le Hamas. Plus de 2.000 personnes sont portées disparues sous les décombres, d'après la même source. L'évacuation de blessés et d'étrangers de Gaza mercredi a constitué une rare éclaircie depuis le début de la guerre.
Les blessés ont été les premiers à passer par le poste-frontière de Rafah, avant l'évacuation de binationaux et d'étrangers, dont des Américains, Italiens, des Français, des Australiens et des Autrichiens.