Une trêve de quatre jours entre le Hamas et Israël devant permettre la libération des otages retenus dans la bande de Gaza en échange de prisonniers palestiniens est entrée en vigueur vendredi à 7 heures locales. Le Qatar, médiateur clé avec l'Égypte et les États-Unis, avait obtenu mercredi un accord portant sur une trêve de quatre jours renouvelable, doublée d'un échange de 50 otages retenus à Gaza contre 150 détenus palestiniens.
L'entrée en vigueur de cette "pause humanitaire", initialement prévue jeudi, avait été repoussée à vendredi 7 heures locales au 49e jour de la guerre entre le Hamas et Israël. Les premières libérations d'otages ont eu lieu dans l'après-midi. Une source de sécurité israélienne a annoncé la réception de "13 otages israéliens", conformément à l'accord de trêve. Auparavant, le Premier ministre de Thaïlande avait annoncé la libération de 12 otages thaïlandais, mais le Qatar avance d'autres chiffres.
Les principales informations à retenir :
- "13 otages israéliens", dont quatre enfants et six femmes, réceptionnés par les services de sécurité israéliens
- 12 otages thaïlandais ont par ailleurs été libérés, selon le Premier ministre du pays, mais selon le Qatar, 13 Israéliens, dix Thaïlandais et un Philippin ont été libérés
- Les otages libérés sont arrivés en Israël
- Aucun Français ne figure parmi les otages libérés ce vendredi, selon des sources concordantes
- Une source au sein du Hamas a indiqué à l'AFP que la libération des otages à Rafah se fera "en secret, loin de la presse"
Biden appelle à nouveau à oeuvrer pour une "solution à deux Etats"
"Nous devons renouveler notre engagement à oeuvrer pour une solution à deux Etats" entre Israël et les Palestiniens, a dit vendredi Joe Biden, en jugeant que c'était "plus important que jamais". "Poursuivre sur la voie du terrorisme, de la violence, des meurtres et de la guerre, ce serait donner au Hamas ce qu'il veut", a encore déclaré le président américain.
"Ce n'est qu'un début, mais pour l'instant cela se passe bien", a déclaré vendredi Joe Biden à propos de la libération de premiers otages enlevés par le Hamas, en se disant "reconnaissant". Le président américain a estimé qu'il existait de "vraies chances" de prolonger la trêve convenue entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, et entrée en vigueur vendredi à l'aube.
Macron affirme sa "détermination" à obtenir la libération des otages français
Emmanuel Macron a salué vendredi la libération de premiers otages par le Hamas, assurant les familles des Français retenus de sa "détermination" à obtenir leur libération, alors qu'aucun Français ne figure parmi le premier groupe relâché dans le cadre d'un accord entre Israël et le Hamas.
"Je salue la libération d'un premier groupe d'otages (...) Pensées particulières pour les otages français et leurs familles. Ils peuvent compter sur notre détermination", a écrit le président de la République sur X (anciennement Twitter). "Nous restons mobilisés aux côtés des médiateurs pour obtenir la libération de tous", a-t-il ajouté.
Berlin salue la libération des premiers otages, dont 4 Germano-israéliens
Le cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a salué vendredi la libération d'un premier groupe d'otages par le Hamas, dont quatre Germano-israéliens, se déclarant "infiniment soulagée".
Le gouvernement allemand "est extrêmement reconnaissant auprès de tous ceux qui ont contribué à cette libération", en particulier le Qatar, l'Egypte et la Croix-Rouge, a-t-elle indiqué dans un communiqué, estimant "désormais essentiel que tous respectent les accords conclus et que d'autres otages soient libérés dans les prochains jours".
137 camions d'aide humanitaire ont été déchargés dans l'enclave vendredi, se félicite l'ONU
La trêve entrée en vigueur vendredi à Gaza a permis à l'ONU d'"augmenter" la livraison d'aide humanitaire dans l'enclave où 137 camions ont déjà été déchargés, s'est félicitée l'agence des Nations unies chargée de la coordination humanitaire (OCHA).
Cette livraison constitue le "plus gros convoi humanitaire" depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas le 7 octobre, ajoute l'OCHA dans un communiqué. Elle précise que 129.000 litres de carburant ont aussi pu passer la frontière vers Gaza, et que 21 patients en situation critique ont été évacués du nord de l'enclave.
"Nous sommes déterminés à ramener tous nos otages", déclare Benjamin Netanyahu
Le Premier ministre israélien a affirmé que lui et son gouvernement étaient "déterminés à ramener tous (les) otages" entre les mains du Hamas, après la libération vendredi de treize Israéliens dans le cadre d'un accord avec le Hamas.
"Nous sommes déterminés à ramener tous nos otages. C'est l'un des objectifs de la guerre et nous sommes déterminés à accomplir tous les objectifs de la guerre", a déclaré Benjamin Netanyahu dans un communiqué, après sept semaines de guerre dans la bande de Gaza tenue par le Hamas.
Quatre enfants et six femmes âgées parmi les 13 otages israéliens libérés
Quatre enfants, dont un âgé de deux ans, et six femmes âgées de plus de 70 ans figurent sur la liste officielle des otages libérés vendredi au terme d'un accord entre Israël et le Hamas. Le document publié par le Bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu mentionne les noms des 13 otages. Parmi eux figurent notamment une mère de 34 ans et ses deux filles de 2 et 4 ans, une femme de 85 ans ainsi qu'une famille sur trois générations, la grand-mère, sa fille et son petit-fils. Aucun homme n'a été libéré.
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Tous les otages libérés sont arrivés en Israël
Les otages libérés par le Hamas sont arrivés vendredi soir "en territoire israélien", a annoncé l'armée israélienne, disant "saluer leur retour chez eux" dans le cadre d'un accord avec le Hamas. "Les forces spéciales de l'armée et les services de renseignement israéliens sont actuellement avec les otages libérés" qui ont "subi de premiers examens médicaux en territoire israélien", a indiqué un communiqué de l'armée.
39 détenus ont été libérés des prisons israéliennes
Un total de 24 otages, dont 13 Israéliens, dix Thaïlandais et un Philippin, ont été remis vendredi au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Gaza par le Hamas, tandis qu'Israël a libéré 39 femmes et enfants détenus dans ses prisons, selon le ministère qatari des Affaires étrangères. "Parmi les personnes libérées figurent 13 citoyens israéliens, dont certains ont la double nationalité, ainsi que 10 citoyens thaïlandais et un citoyen philippin", a déclaré le porte-parole du ministère, Majed Al-Ansari, ajoutant que "39 femmes et enfants détenus dans les prisons israéliennes" avaient également été libérés.
13 Israéliens, dix Thaïlandais et un Philippin libérés, selon le Qatar
Un total de 24 otages, dont 13 Israéliens, dix Thaïlandais et un Philippin, ont été remis vendredi au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Gaza par le Hamas, tandis qu'Israël a libéré 39 femmes et enfants détenus dans ses prisons, selon le ministère qatari des Affaires étrangères. "Parmi les personnes libérées figurent 13 citoyens israéliens, dont certains ont la double nationalité, ainsi que 10 citoyens thaïlandais et un citoyen philippin", a déclaré le porte-parole du ministère, Majed Al-Ansari, ajoutant que "39 femmes et enfants détenus dans les prisons israéliennes" avaient également été libérés.
"13 otages israéliens" réceptionnés
Une source des services de sécurité israéliens a indiqué à l'AFP qu'ils avaient réceptionné "13 otages israéliens". Deux sources proches du Hamas avaient précédemment annoncé que ces otages, censés être des femmes et des enfants, avaient été remis au CICR dans la bande de Gaza avant de passer en Egypte. "Les prisonniers israéliens ont bien été remis à la partie égyptienne", a affirmé l'une d'elle.
Selon le Qatar, un des médiateurs de l'accord, 13 femmes et enfants devaient rentrer en Israël suite à la trêve entre Israël et le Hamas à Gaza. Celle-ci est entrée en vigueur vendredi matin à l'aube, premiers signes de répit après des semaines de guerre.
12 otages thaïlandais libérés en dehors de l'accord
Douze Thaïlandais qui était retenus en otage par le Hamas à Gaza ont été libérés vendredi quelques heures après le début de la trêve conclue avec Israël, a annoncé le Premier ministre thaïlandais. "Les services de sécurité et le ministère des Affaires étrangères ont confirmé que 12 otages thaïlandais avaient déjà été libérés", a affirmé Srettha Thavisin sur X (ex-Twitter).
ได้รับการยืนยันจากฝ่ายความมั่นคงและกระทรวงต่างประเทศว่า มีตัวประกันชาวไทย 12 คนได้ถูกปล่อยตัวออกมาแล้วขณะนี้เจ้าหน้าที่สถานทูตกำลังไปรับตัวอีก 1 ชั่วโมงน่าจะทราบชื่อและรายละเอียดต่างๆครับกรุณาคอยติดตาม
— Srettha Thavisin (@Thavisin) November 24, 2023
Peu après ce message, une source proche du Hamas a confirmé à l'AFP que des "étrangers thaïlandais" avaient été libérés vendredi, en plus des otages israéliens, évoquant "un geste" consenti par le Hamas. Le Hamas s'est engagé à libérer 50 otages en échange de la libération par Israël de 150 détenus palestiniens, dans le cadre d'un accord qui ne mentionnait pas le sort des otages thaïlandais. "Les responsables de l'ambassade sont en route pour aller les chercher dans l'heure. Leur nom et profil seront communiqués", a ajouté le Premier ministre thaïlandais.
"Vaste opération" pour réunir otages et détenus avec leurs familles
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué avoir entamé vendredi une "vaste opération" pour réunir avec leurs familles les otages retenus dans la bande de Gaza et les Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes. "Des équipes du CICR ont lancé vendredi une opération qui se déroulera sur plusieurs jours afin de faciliter la libération et le transfert d'otages détenus à Gaza ainsi que le transfert de prisonniers palestiniens en Cisjordanie", a indiqué l'organisation basée à Genève, dans un communiqué.
Aucun otage français ne sera libéré ce vendredi
Selon des sources concordantes, il n'y a pas de Français parmi les otages qui seront libérés ce vendredi. Comme le révélait Europe 1 mercredi, trois Français, peut-être quatre, font partie de la liste des 50 otages que le Hamas doit libérer ces prochains jours.
Le Hamas a confirmé "un arrêt complet des activités militaires" pendant quatre jours
Environ deux heures avant l'entrée en vigueur de la trêve, le directeur général du ministère de la Santé de l'administration du Hamas, Mounir Al-Bursh, a déclaré à l'AFP que des soldats israéliens "menaient un raid dans l'hôpital indonésien" où 200 patients sont toujours traités. Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas fait de commentaires sur la situation dans cet hôpital mais a indiqué que les sirènes d'alarmes anti-roquettes avaient retenti dans un kibboutz à la bordure de la bande de Gaza.
Le Hamas a confirmé "un arrêt complet des activités militaires" pendant quatre jours, période pendant laquelle 50 otages seront libérés, en contrepartie pour chacun de la libération de "trois prisonniers palestiniens". Une source sécuritaire égyptienne a indiqué à l'AFP qu'une délégation sécuritaire égyptienne sera présente à Jérusalem et Ramallah pour s'assurer du "respect de la liste" des prisonniers palestiniens libérés. Des responsables sécuritaires israéliens, accompagnés du personnel de la Croix-Rouge et d'agents égyptiens, seront déployés de leur côté au "hall égyptien" du poste-frontière de Rafah afin de recevoir les otages libérés de Gaza qui s'envoleront ensuite de l'aéroport al-Arish vers Israël, selon cette source.
Une source au sein du Hamas a indiqué à l'AFP que la libération des otages à Rafah se fera "en secret, loin de la presse". Les autorités israéliennes doivent, elles, recevoir la veille au soir de chaque libération la liste des otages devant être relâchés le lendemain. Cette "pause humanitaire" négociée sous la houlette du Qatar, de l'Égypte et des États-Unis intervient alors que la guerre entre Israël et le Hamas est entrée dans son 49e jour. Les premières libérations d'otages (13 femmes et enfants) sont attendues aux alentours de 16 heures. Au total 50 otages doivent être libérés contre 150 prisonniers palestiniens le temps de cette trêve.
Les autorités israéliennes doivent recevoir la veille au soir de chaque libération la liste des otages devant être relâchés le lendemain. Maayan Zin a appris jeudi que ses deux filles ne faisaient pas partie des personnes devant être libérées vendredi. "C'est incroyablement difficile pour moi", a-t-elle écrit sur X (ex-Twitter), bien que "soulagée pour les autres familles". À Jérusalem-Est occupée, la Palestinienne Samira Douayyat a évoqué la possible libération de sa fille Shourouk, 26 ans, qui aura purgé la moitié de sa peine de 16 ans de prison. "Je pleure, je ris, je tremble", dit-elle à l'AFP.
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"Par ordre d'ancienneté"
Israël a diffusé une liste de 300 Palestiniens susceptibles d'être libérés au total, comptant 33 femmes et 267 jeunes de moins de 19 ans. Parmi ces détenus, 49 sont membres du Hamas. "Nous avons posé comme condition que (…) les prisonniers femmes et enfants palestiniens" soient libérés "par ordre d'ancienneté" en détention, a déclaré Bassem Naïm, haut cadre du Hamas.
La plupart des prisonniers sont originaires de Cisjordanie occupée mais cinq sont de Gaza, a précisé pour sa part le responsable israélien. Les Gazaouis "vont être renvoyés chez eux", entrant "probablement" dans Gaza par un point de passage israélien dans le sud du territoire, a-t-il poursuivi.
Retour à la guerre ?
La communauté internationale a salué l'accord de trêve, y voyant un premier pas vers un éventuel cessez-le-feu durable. Disant "travailler à une solution politique à long terme à cette crise", le chef de la diplomatie britannique David Cameron a rencontré jeudi Benjamin Netanyahu, et doit s'entretenir vendredi avec des responsables palestiniens. En Israël, le gouvernement et l'armée se sont engagés ces à "poursuivre" les combats afin "d'éliminer" le Hamas au terme de cette trêve renouvelable.
"Nous n'arrêtons pas la guerre. Nous continuerons jusqu'à la victoire", a affirmé le chef d'état-major israélien, le général Herzi Halevi. "Prendre le contrôle du nord de la bande de Gaza est la première étape d'une longue guerre et nous nous préparons pour les prochaines phases", a précisé le porte-parole de l'armée Daniel Hagari. Mais cette trêve "ne peut pas seulement être une pause", a déclaré l'ambassadeur palestinien à l'ONU, Riyad Mansour, appelant à l'utiliser pour empêcher la reprise des combats dans la bande de Gaza.
La guerre a été déclenchée par l'attaque d'une ampleur et d'une violence inédites dans l'histoire d'Israël menée le 7 octobre par le Hamas sur le sol israélien. Selon les autorités, 1.200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées et environ 240 personnes enlevées le jour de l'attaque. En représailles, Israël, qui a promis "d'anéantir" le Hamas, bombarde sans relâche la bande de Gaza, où 14.854 personnes ont été tuées, dont 6.150 enfants, selon le gouvernement du Hamas.
Frappes avant la trêve
Au moins 27 personnes ont été tuées et 93 autres blessées dans une frappe sur une école de l'ONU du nord de la ville de Gaza, a affirmé sous couvert d'anonymat un médecin de l'hôpital al-Awda du camp de Jabaliya. L'AFP n'était pas en mesure de confirmer l'origine de la frappe. L'armée israélienne n'a pas commenté ce cas précis mais a confirmé jeudi des frappes dans le secteur de Jabaliya.
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Dans le sud, des frappes ont visé la région de Khan Younès, d'où s'élevaient d'immenses colonnes de fumée noire, éclairées par les explosions des bombes. "Je pense qu'il y a encore une vingtaine de personnes sous les décombres", a déclaré à l'AFP un Palestinien à la recherche de survivants dans un bâtiment détruit à Bani Souheila, à l'est de la ville. L'armée israélienne a affirmé avoir tué Amar Abou Jalalah, un commandant local des forces navales du Hamas, dans ces frappes aériennes sur Khan Younès.
Trêve insuffisante
Les bombardements ont dévasté le territoire palestinien et provoqué une grave crise humanitaire selon l'ONU, avec notamment le déplacement d'environ 1,7 million des 2,4 millions d'habitants de Gaza, où l'aide entre au compte-gouttes.
La trêve permettra l'entrée d'un "plus grand nombre de convois humanitaires et d'aide, y compris du carburant" qu'actuellement, selon le Qatar. Mais elle reste "insuffisante" pour faire entrer l'aide nécessaire à Gaza, ont souligné des ONG internationales, réclamant un véritable cessez-le-feu. "Une trêve pour faire entrer de l'aide, nous n'en voulons pas. Nous voulons rentrer chez nous", a lancé Maysara Assabagh, 42 ans, qui a trouvé refuge à Khan Younès.