Cette Conférence "Bagdad 2023 pour l'intégration économique et la stabilité régionale" a été "reportée sine die en raison des événements régionaux et en particulier de ce qui passe en Palestine", a déclaré à l'AFP Farhad Alaaldin, un conseiller du Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani, confirmant une information du quotidien français Le Figaro.
L'Irak, a-t-il poursuivi, "concentre ses efforts pour arriver à un cessez-le-feu et aider le peuple palestinien". Farhad Alaaldin n'a pas précisé qui était à l'initiative de ce report.
Bagdad ne reconnaît pas Israël
Cette nouvelle édition de la Conférence de Bagdad aurait dû avoir lieu dans la capitale irakienne à la fin du mois en présence du président français Emmanuel Macron. Elle vise à "consolider un agenda régional en soutien de la souveraineté irakienne", avait déclaré le chef de l'Etat en annonçant sa tenue fin août.
Les deux précédentes éditions avaient eu lieu à Bagdad en août 2021 et en Jordanie en décembre 2022. Depuis le 7 octobre, la bande de Gaza est pilonnée sans relâche par Israël en réponse à une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien. Plus de 8.700 personnes, dont 3.648 enfants, ont été tuées dans la bande de Gaza depuis lors, selon le ministère de la Santé du Hamas, mouvement islamiste palestinien qui contrôle ce territoire.
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En Israël, plus de 1.400 personnes, essentiellement des civils, ont été tuées lors de l'attaque du Hamas, selon les autorités. En Irak, la défense de la cause palestinienne fait largement consensus et transcende les différences politiques. A l'égal de son voisin iranien, ennemi juré de l'Etat israélien, Bagdad ne reconnaît pas Israël.
Le Premier ministre irakien vitupère l'"occupation sioniste" depuis le début des bombardements israéliens sur Gaza, qu'il qualifie de "génocide" du peuple palestinien. En outre, depuis deux semaines les forces américaines et leurs alliés déployés en Irak au sein de la coalition internationale antijihadiste sont la cible d'attaques revendiquées pour la plupart par un groupe baptisé "Résistance islamique en Irak" sur des chaînes Telegram affiliées aux puissantes factions irakiennes pro-iraniennes.
Ces groupes ont multiplié les menaces à l'encontre des Etats-Unis en raison du soutien de Washington à Israël dans sa guerre contre le Hamas. Washington accuse Téhéran d'être impliqué par procuration dans ces attaques.