L'attaque du Hamas contre Israël a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles. Près de six mois après, l'État hébreu poursuit son offensive terrestre dans la bande de Gaza. Au moins 32.916 personnes, la plupart des civils, ont été tuées dans les opérations israéliennes, ponctuées par des bombardements incessants, a indiqué le ministère de la Santé du Hamas.
"Il est indéniable qu'il y a eu une hécatombe. Ces chiffres, fournis par l'administration sanitaire du Hamas, sont peut-être à prendre avec des pincettes parce qu'il n'y a pas de journaliste sur place mais il y a des dizaines de milliers de morts à Gaza causés par les bombardements israéliens. C'est un fait qu'on ne peut pas nier", débute Gilles Kepel, professeur des universités, invité de La Grande interview Europe 1-CNews mercredi.
"Beaucoup oublient ce qu'il s'est passé le 7 octobre"
"Beaucoup de gens se focalisent sur ce fait et oublient ce qu'il s'est passé le 7 octobre", a-t-il ajouté. D'après Israël, environ 250 personnes ont été enlevées par le Hamas et 130 d'entre elles sont toujours otages dont 34 sont mortes, à Gaza.
Après 18 jours d'opérations, les troupes israéliennes se sont retirées du complexe hospitalier al-Chifa à Gaza lundi, laissant derrière elles d'immenses destructions et des cadavres. L'armée a indiqué y avoir "tué plus de 200 terroristes et arrêté plus de 900 personnes et a accusé le Hamas, considéré comme un groupe terroriste par les États-Unis et l'Union européenne, d'avoir utilisé l'hôpital comme un "centre de commandement".
"La riposte israélienne a échoué"
Une guerre loin d'être achevée, selon l'auteur de l'ouvrage Holocaustes aux éditions Plon. "La riposte israélienne a échoué militairement. Ça va faire six mois et il n'y a pas véritablement de succès. Il y a de plus en plus d'effets négatifs, les Palestiniens tués en masse, des civils mais aussi les humanitaires qui viennent d'être tués... On est dans une situation où M. Netanyahu s'est pris dans un piège et il me semble que la pression à la fois des manifestations en Israël et la pression américaine font tout pour faire en sorte qu'il décide de se retirer. Or, il ne va pas le faire parce que s'il se retire, il risque d'aller en prison", a-t-il assuré au micro d'Europe 1.