Israël : la mort du chef du Hamas, Yahya Sinouar, signifie-t-elle la fin du mouvement terroriste ?

Yahya Sinouar
Israël a annoncé que le chef du Hamas, Yahya Sinouar, avait été "éliminé" lors d'une opération militaire dans la bande de Gaza. © Amir Levy / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP
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Wilfried Devillers / Crédit photo : Amir Levy / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP
Le chef de la diplomatie israélienne, Israël Katz, a annoncé jeudi que le chef du Hamas, Yahya Sinouar, avait été "éliminé" lors d'une opération militaire dans la bande de Gaza, portant un coup décisif au mouvement terroriste qu'elle combat depuis plus d'un an. Mais quelles seront les conséquences de son élimination dans la région ?

La fin d’un mouvement terroriste ? Jeudi, Israël a annoncé que le chef du Hamas Yahya Sinouar, considéré comme l'architecte de l’attaque du 7 octobre, avait été tué lors d'une opération dans la bande de Gaza. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé toutefois que la guerre "n'était pas encore terminée".

Ce militant radical de 61 ans dirigeait depuis 2017 le mouvement terroriste à Gaza, avant d'être nommé début août chef politique du Hamas après la mort d'Ismaïl Haniyeh, tué à Téhéran le 31 juillet dans une attaque imputée à Israël. Mais, est-ce que son élimination par Israël signifie la fin du Hamas ? 

"Ils sont condamnés"

Pour David Rigoulet Roze, spécialiste du Moyen-Orient, il y a déjà "une grande partie de l’état-major et des responsables qui ont été éliminés". Selon lui, il faut donc se demander s’il y a une possibilité de représentation à l’extérieur qui demeure ou non. "Il reste un certain nombre de cadres, mais qui vont certainement faire preuve d’une plus grande prudence. Ils savent qu’ils sont condamnés en réalité", insiste-t-il au micro d’Europe 1.

Pour lui, la question de la succession est putative car "le mouvement, dans son organisation opérationnelle, est largement en voie de disparition". "Ce qui ne l’est pas, en revanche, c’est la question de l’idéologie qui était à l’origine du mouvement. On éradique par une idéologie uniquement par des opérations militaires", insiste le chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS). Face à cela, il se questionne sur "le jour d’après". Mais David Rigoulet Roze estime que cette "lancinante question" n’a pas été pensée par le Premier ministre israélien et son entourage.