Le chef d'état-major israélien Gadi Eisenkot a prévenu que les soldats ouvriraient le feu si les Palestiniens s'approchent de manière menaçante de la frontière lors d'un grand rassemblement annoncé dans la bande de Gaza vendredi. La "Journée de la terre" palestinienne prévue vendredi ouvre une période de plusieurs semaines qui fait redouter des violences israélo-palestiniennes. L'armée israélienne se dit préparer à tous les scénarios, à commencer par une tentative, organisée ou pas, de forcer la barrière de la part de Gazaouis coupés du reste du monde. Une centaine de tireurs d'élite ont été réquisitionnés, a prévenu le général Eisenkot au quotidien Yediot Aharonot, selon les extraits d'un entretien à paraître vendredi.
"Employer largement la force". "En cas de danger mortel, on a l'autorisation de tirer. Nous ne permettrons pas qu'on s'infiltre en masse en Israël, ni qu'on endommage la barrière, et certainement pas qu'on arrive jusqu'aux communautés" israéliennes riveraines de Gaza, déclare-t-il. "L'ordre est d'employer largement la force", dit-il. Dans la bande de Gaza sous blocus israélien et égyptien, les Palestiniens ont été appelés à se rassembler dans des camps de tentes dressés en différents points à quelques centaines de mètres de la barrière israélienne qui ferme la frontière. Officiellement, la protestation censée durer plus de six semaines est organisée par la société civile. Mais, pour Israël, il ne fait aucun doute que son ennemi, le mouvement palestinien Hamas qui dirige Gaza, est, avec d'autres groupes alliés, derrière la contestation.
Récents incidents. Des incidents récents, comme des tirs en provenance de la bande de Gaza, l'explosion d'engins piégés provoquant une riposte israélienne et des incursions de Palestiniens en territoire israélien, ont fait monter la tension le long de la barrière. La reconnaissance par le président Donald Trump de Jérusalem comme la capitale d'Israël et la décision de transférer l'ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem a ulcéré les Palestiniens. La "Journée de la Terre" marque chaque 30 mars la mort en 1976 de six Arabes israéliens lors de manifestations contre la confiscation de terrains par Israël. Les Arabes israéliens sont les descendants de Palestiniens restés sur place à la création de l'Etat d'Israël en 1948.