Israël : un ministre menace d'annexer des parties de Gaza si le Hamas ne libère pas les otages

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a menacé vendredi d'annexer des parties de Gaza si le Hamas ne libère pas la soixantaine d'otages israéliens retenus dans le territoire palestinien. L'État hébreu poursuit son offensive pour le quatrième jour consécutif après avoir rompu la trêve.
Le ministre israélien de la Défense a menacé vendredi d'annexer des parties de Gaza si le Hamas ne libère pas la soixantaine d'otages israéliens retenus dans le territoire palestinien où Israël poursuit son offensive pour le quatrième jour consécutif après avoir rompu la trêve. Les opérations aériennes et terrestres menées dans la bande de Gaza ont brisé le calme relatif qui régnait, depuis l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu le 19 janvier, dans ce territoire dévasté par la guerre déclenchée il y a plus de 17 mois par le mouvement islamiste palestinien.
"Plus le Hamas continuera à refuser de libérer les otages, plus il perdra de territoire"
La Défense civile de Gaza a indiqué jeudi que 504 personnes avaient été tuées depuis la reprise des bombardements, mardi ayant été une des journées les plus meurtrières le 7 octobre 2023, date du début des hostilités avec l'attaque sans précédent des commandos du Hamas sur le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza.
"J'ai donné l'ordre à [l'armée] de saisir davantage de territoire à Gaza, tout en évacuant la population, et d'étendre les zones de sécurité [le long de la frontière à l'intérieur de la bande] de Gaza pour protéger les localités israéliennes", a déclaré vendredi le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, dans un communiqué. "Plus le Hamas continuera à refuser de libérer les otages, plus il perdra de territoire, qui sera annexé à Israël", a-t-il ajouté.
Les "zones de sécurité" dont parle le ministre sont une allusion à l'établissement d'une "bande de sécurité", envisagée par certains responsables de sécurité notamment dans le nord du territoire palestinien, pour créer une zone tampon entre la bande de Gaza et les localités israéliennes limitrophes. Des images filmées vendredi par l'AFPTV dans le nord de la bande de Gaza montrent des charrettes tirées par des ânes et remplies d'objets de première nécessité par des habitants fuyant leurs maisons le long de routes bordées de ruines.
58 otages toujours détenus dans la bande de Gaza
Israël a repris ses bombardements intensifs sur Gaza mardi, invoquant l'impasse dans laquelle se trouvent les négociations indirectes avec le Hamas sur les prochaines étapes de la trêve, dont la première phase a expiré le 1er mars. Le président israélien, Isaac Herzog, s'est dit "troublé" par la reprise des combats, dans une rare critique visant le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, sans le mentionner nommément.
Ces derniers jours, des milliers de personnes ont manifesté à Jérusalem contre le gouvernement, scandant des slogans accusant Benjamin Netanyahu notamment d'avoir ordonné la reprise des bombardements sur Gaza sans se soucier des otages, et par pur calcul politique.
Sur les 251 otages enlevés lors de l'attaque du Hamas du 7-Octobre, 58 sont toujours retenus dans la bande de Gaza, dont 34 sont morts, selon l'armée israélienne. Vendredi, Israël Katz a menacé le Hamas d'accroître la pression. "Si le groupe terroriste Hamas continue de refuser de libérer les otages, j'ai donné l'ordre à Tsahal de prendre davantage de territoires [...] en assurant une occupation permanente du territoire par Israël", a-t-il.
"Nous intensifierons la lutte avec des frappes aériennes, maritimes et terrestres, ainsi qu'en élargissant l'opération terrestre jusqu'à la libération des otages et la défaite du Hamas, en utilisant tous les moyens de pression militaires et civils, y compris l'évacuation de la population de Gaza vers le sud et la mise en œuvre du plan de déplacement volontaire du président américain [Donald] Trump pour les habitants de Gaza", a-t-il ajouté.