C'est une victoire saluée par l'extrême droite en Europe. En Italie, l'alliance de droite regroupant le parti Fratelli d'Italia, La Ligua et Forza Italia, récolte plus de 40% des voix. Un succès électoral qui propulsera très certainement Giorgia Meloni à la tête du Conseil d'Italie, l'équivalent du poste de Premier ministre en France. Si la victoire de la cheffe d'extrême droite est saluée par Marine Le Pen ou encore par Eric Zemmour, l'Élysée s'est montré plus prudent, indiquant respecter "le choix démocratique" des Italiens, et appelle la nouvelle cheffe du gouvernement italien à "continuer à œuvrer ensemble".
Déstabilisation en Lybie
Car Giorgia Meloni n'a pas hésité ces dernières années à pointer du doigt certaines politiques françaises, notamment sur Twitter. L'ancienne membre du parti post-fasciste MSI critiquait en 2018 la responsabilité de la France dans la vague migratoire à laquelle fait face l'Italie depuis 2015. La présidente du parti Fratelli d'Italia évoquait alors dans une vidéo publiée sur le réseau social, le rôle central de l'Hexagone dans la déstabilisation de la Libye, et notamment dans l'assassinat du dictateur libyen Mouammar Kadhafi.
"Les irresponsables sont ceux qui ont bombardé la Libye parce que ça les dérangeaient que l'Italie ait un rapport privilégié avec Kadhafi dans le domaine de l'énergie", expliquait-elle.
La #vomitevole ipocrisia di #Macronpic.twitter.com/zsCSPI5xRT
— Giorgia Meloni ن (@GiorgiaMeloni) June 12, 2018
Libérer l'Afrique
Et pour Giorgia Meloni, pas question de lâcher le morceau. Un an plus tard, en 2019, lors d'une émission italienne dont un extrait a été aussi publié sur Twitter, Giorgia Meloni brandissait une photo d'un enfant burkinabé travaillant dans une mine. Face caméra, la cheffe du parti Fratelli d'Italia accusait la France de "prendre 50% des richesses des pays" ayant pour monnaie le franc CFA. La France prend tout, "y compris l'or que cet enfant ramasse", ajoutait-elle, sous un tonnerre d'applaudissements du public.
Depuis, la très probable future cheffe du gouvernement italien multiplie les attaques contre les pays européens influents en Afrique et notamment la France. "Il faut libérer l'Afrique de certains pays européens qui profitent d'elle", concluait-elle devant le public. Reste à savoir si une fois au pouvoir, Giorgia Meloni continuera à tenir ce discours face à son homologue français, Emmanuel Macron.