Romain Salles-de-Saint-Paul militaire Mali 2:26
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Romain Salles-de-Saint-Paul, brigadier-chef au sein du 5ème régiment d'hélicoptères de combat de Pau, est décédé lundi soir dans la collision accidentelle de deux hélicoptères, aux côtés de 12 autres soldats français. Mercredi matin, son père, Philippe, témoigne de sa douleur au micro d'Europe 1. Toujours sous le choc de la nouvelle, il n'arrive pas à réaliser le décès de son fils. 
INTERVIEW

Treize militaires français, engagés dans l'opération Barkhane, ont trouvé la mort au Mali dans une collision accidentelle de deux hélicoptères lors d'une opération de combat contre des djihadistes. La tragédie, annoncée mardi par l'Elysée, aurait eu lieu lundi aux alentours de 20 heures dans une région du Mali frontalière avec le Niger et le Burkina Faso. C'est le bilan le plus lourd pour l'armée française depuis 1983. Les soldats appartenaient à quatre régiments. Le plus touché, le 5e régiment d'hélicoptères de combat de Pau, perd six hommes, dont le brigadier-chef Romain Salles-de-Saint-Paul. Son père, Philippe, témoigne au micro Europe 1 de Matthieu Belliard.

"Il avait peur de laisser ses filles"

"J'ai accepté de faire ce témoignage pour lui, pour ses camarades, explique Philippe Salles-de-Saint-Paul. Pour témoigner de ma fierté, de ce que ces jeunes hommes défendent pour nous : l'honneur de la France, des valeurs qui nous sont chères." Très ému, il revient sur l'annonce de la tragédie. "Un officier de son régiment m'a laissé un message que je n'ai pas entendu. C'est ma belle-fille, qui habite à Pau, qui m'a téléphoné, vers 8 heures." Quelques temps avant l'accident, ils échangeaient des messages, "très légers", avec son fils. "Il ne m'avait pas dit qu'il partait en mission à ce moment-là. Il me disait 'je suis en forme, j'ai le moral, ne t'inquiète pas, tout va bien'". 

Romain était marié, père de deux petites filles de 3 et 6 ans. "On a souvent parlé de la mort avec Romain et il était pleinement conscient de ce risque. Il assumait et pensait que cela faisait partie de sa mission de militaire", raconte Philippe Salles-de-Saint-Paul, lui-même lieutenant-colonel de réserve. "Lorsqu'il était là-bas cette crainte disparaissait au profit de la mission à faire. Mais il avait peur de laisser ses petites filles. Il y tenait comme à la prunelle de ses yeux. Cela va être difficile pour elles."

"Je suis détruit de l'intérieur"

Encore sous le choc de la nouvelle, le père de Romain n'arrive toujours pas à réaliser la mort de son fils. "Je n'arrive pas à conscientiser qu'il n'est plus là, ni même à l'imaginer. Je tiens car il faut tenir, j'ai des personnes à soutenir. Mais je suis détruit de l'intérieur." Avant d'ajouter : "Il avait besoin de rendre à la France ce qu'elle lui avait donné, et j'ai conscience d'avoir donné mon fils à la France."

"Romain était un garçon très attachant, avec un caractère entier, pas toujours facile. Mais il aimait les êtres et il était aimé. Les messages que je reçois vont en ce sens : tout le monde se souvient de son sourire, de sa joie de vivre, de son amabilité", évoque Philippe Salles-de-Saint-Paul.