Il n'était plus d'actualité depuis trois ans. En Chine, après la levée des restrictions sanitaires liées au Covid-19, le grand chassé-croisé à l'occasion du Nouvel An chinois fait son grand retour. Près de deux milliards de trajets prévus pour ce week-end. Alors, balluchon sur l'épaule, Liang se fraye un passage dans une des gares bondées de Pékin.
Changement de stratégie
L'homme est ce qu'on appelle, dans l'empire du Milieu, un mingong, un travailleur migrant venu des campagnes, qui tente sa chance dans la capitale chinoise, où il travaille comme serveur dans un restaurant. Pour la première fois depuis trois ans, il rentre chez lui voir sa famille en province pour le Nouvel An chinois et fêter l'entrée dans l'année du lapin, symbole d'équilibre, d'harmonie et de paix. Un trajet de près de 3.000 kilomètres, sans restrictions sanitaires. Il faut dire qu'après quasiment trois années de politique "zéro covid", le gouvernement chinois a finalement changé de stratégie, face aux mécontentements de sa population et à la morosité de son économie.
"Je veux voir ma famille"
Désormais, Liang peut traverser son pays avec un simple masque, obligatoire dans les transports néanmoins. "Mon salaire était très bas à cause du covid. Parfois, je ne pouvais même pas aller travailler. Je ne suis pas rentré chez moi depuis trois ans et maintenant que les restrictions sont levées, je veux rentrer chez moi. Peu importe que j'ai de l'argent ou non. Je veux voir ma famille", explique-t-il au micro d'Europe 1.
Et il ne sera pas le seul à vouloir retrouver ses proches après trois ans de séparation forcée. Plus de 2 milliards de trajets sont attendus pour ses vacances, soit près du double de l'an dernier, avec le risque de voir le Covid-19 se répandre dans tout le pays comme une traînée de poudre. Selon des experts internationaux, la Chine pourrait enregistrer pendant ces congés jusqu'à 36. 000 décès par jour.