Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a estimé mercredi que l'opération française Sangaris en République centrafricaine (RCA) avait été un "succès" et qu'il importait maintenant de passer le relais à l'ONU "même si la stabilité n'est pas totalement revenue" dans ce pays.
La Centrafrique se relève. "Nous fermons une opération parce que cette opération a été un succès", a déclaré devant l'Assemblée nationale Jean-Yves Le Drian, qui doit la clore officiellement le 31 octobre à Bangui. "Nous avons évité des massacre de masse (..) permis un processus de réconciliation intercommunautaire, la reconstitution de l'Etat centrafricain, une élection présidentielle, des élections législatives", a-t-il énuméré lors d'un débat sur les opérations extérieures de la France.
A l'ONU de prendre le relais. "Nous avons aussi permis la mise en oeuvre d'un outil de formation de la nouvelle armée centrafricaine et le déploiement de la mission des Nations Unies pour garantir la sécurité sur le moyen terme de ce pays", a-t-il poursuivi. "Même si la stabilité n'est pas totalement revenue, il importe maintenant que (..) le relais soit pris et par les forces centrafricaines et par la mission des Nations unies", a relevé Jean-Yves Le Drian.
Encore des violences. La Centrafrique peine à se relever du chaos de la guerre civile provoquée en 2013 par le renversement du président François Bozizé par des rebelles séléka majoritairement musulmans, entraînant une contre-offensive des milices anti-balaka majoritairement chrétiennes. Des groupes armés sont toujours actifs dans le pays. Onze personnes ont encore été tuées samedi au cours de violences dans un camp de déplacés dans le centre de la RCA.
350 militaires français restent. "Nous n'abandonnons pas pour autant la Centrafrique. Nous continuerons à accompagner et à soutenir les forces internationales", a martelé Jean-Yves Le Drian. Environ 350 militaires français, équipés de drones d'observation, resteront présents en RCA, dont une centaine au sein de la force de l'ONU (Minusca, 12.000 hommes), notamment au niveau de l'état-major. Déployés en décembre 2013, ils ont été plus de 2.000 au plus fort de la crise.