L'ONU est "particulièrement inquiète des risques d'une escalade violente" après la décision de Donald Trump de reconnaître unilatéralement Jérusalem comme capitale d'Israël, a affirmé vendredi au Conseil de sécurité Nickolay Mladenov, coordonnateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Proche-Orient. "Du 6 au 8 décembre" sont annoncés "trois jours de rage", a-t-il ajouté lors d'une liaison vidéo de Jérusalem organisée à l'occasion d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité, convoquée à la demande de huit de ses membres après la décision américaine.
"La question la plus complexe" du conflit. Nickolay Mladenov a mis en garde contre le risque que cette décision provoque "un radicalisme religieux". "Jérusalem est la question la plus complexe" à résoudre dans le conflit israélo-palestinien, a-t-il aussi déclaré, en évoquant le "symbole de la foi chrétienne, juive et musulmane" que cette ville représente. Seule une "négociation entre les deux parties" peut décider de son avenir, a insisté le responsable. Nickolay Mladenov a appelé les dirigeants du monde entier "à montrer de la sagesse" pour ramener le calme dans la région.
Une décision "non conforme" aux résolutions de l'ONU. La décision de Donald Trump "n'est pas conforme aux résolutions du Conseil de sécurité", ont ensuite affirmé les ambassadeurs de France, Royaume-Uni, Italie, Suède et d'Allemagne, sans évoquer de mesures de rétorsion. Elle "ne favorise pas la perspective de paix dans la région", ont ajouté ces diplomates lors d'une déclaration solennelle à l'issue de la réunion urgente du Conseil de sécurité au cours de laquelle les Etats-Unis se sont retrouvés isolés. "Le statut de Jérusalem doit être déterminé par des négociations entre Israéliens et Palestiniens, qui doivent conduire à un accord sur le statut final", ajoutent-ils. Dans ce cadre, "Jérusalem devra être la capitale des deux Etats, Israël et la Palestine. En l'absence d'accord, nous ne reconnaissons aucune souveraineté sur Jérusalem", ont-ils affirmé.
Washington affirme à l'ONU rester "engagé dans le processus de paix". De leur côté, les Etats-Unis "restent engagés dans le processus de paix" au Proche-Orient, a affirmé au Conseil de sécurité l'ambassadrice américaine Nikki Haley, rejetant "les sermons et les leçons". "Je comprends que le changement soit difficile" pour les autres membres de la communauté internationale, a-t-elle ajouté. Mais "nos actions visent à faire progresser la cause de la paix". "Nous voulons un accord négocié" et Donald Trump n'a "pas pris position sur les limites ou les frontières" et le "statu quo est maintenu sur les lieux saints", a-t-elle fait valoir.
Les Palestiniens excluent de discuter.
Les Palestiniens ne discuteront plus avec les Etats-Unis tant que Donald Trump ne sera pas revenu sur sa décision de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël, a par ailleurs déclaré vendredi Saeb Erekat, négociateur en chef des Palestiniens, à la chaîne Al-Jazira. Saeb Erekat a ajouté que la direction palestinienne étudiait toutes les options en réponse à l'initiative de Washington, a rapporté la chaîne, sans donner de détails.