Joe Biden renonce à se présenter à la présidentielle et annonce soutenir la candidature de Kamala Harris

Biden Harris
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avec AFP // Crédit photo : ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP , modifié à
Le président des États-Unis, Joe Biden, a annoncé qu'il renonçait à se présenter à l'élection présidentielle du mois de novembre. Dans un communiqué, Joe Biden déclare que "cela a été le plus grand honneur de ma vie de vous servir comme Président". Il a également déclaré soutenir la candidature de Kamala Harris à l'investiture démocrate. 

Les pressions auront eu raison de son obstination. Joe Biden a annoncé ce dimanche son retrait de la course à la Maison-Blanche après des semaines de spéculations sur ses capacités physiques et mentales, plongeant son camp - et la campagne - dans l'inconnu. Le démocrate de 81 ans rejoint ainsi le club très restreint des présidents américains sortants ayant jeté l'éponge alors qu'ils briguaient un second mandat. Mais il est le premier à le faire aussi tard dans la campagne. Le seul, aussi, à devoir abandonner en raison d'interrogations sur son acuité mentale.

Les informations à retenir : 

  • Après des semaines de doutes sur son état de santé, Joe Biden renonce à sa candidature à l'élection présidentielle 
  • Dans un message sur les réseaux sociaux, il déclare se concentrer "uniquement sur l'exercice de mes fonctions de président"
  • Il a également apporté son soutien à la candidature de sa vice-présidente, Kamala Harris 
  • Hillary et Bill Clinton annoncent leur soutien à la candidature de Kamala Harris 
  • Kamala Harris compte "remporter l'investiture" démocratre et "battre Donald Trump"
  • Selon Donald Trump, Joe Biden n'était pas "apte à être candidat", ni à être président
  • Les républicains appellent Joe Biden à démissionner de son poste de président

Kamala Harris compte "remporter l'investiture" démocrate et "battre Donald Trump"

La vice-présidente américaine Kamala Harris a déclaré dimanche compter "remporter l'investiture" démocrate pour la présidentielle de novembre en vue de "battre Donald Trump", après l'annonce du retrait de Joe Biden. Elle a salué "l'acte désintéressé et patriotique" du président démocrate de 81 ans, qui a annoncé la soutenir comme candidate. "Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour unifier le Parti démocrate -- et unir notre nation -- pour battre Donald Trump", a-t-elle écrit.

Barack Obama loue Joe Biden mais prévient que son retrait place les démocrates en "terrain inconnu"

L'ancien président Barack Obama a réagi sur X (anciennement Twitter) à l'annonce de celui qui aura été son vice-président pendant ses deux mandats. Dans son message, Barack Obama affirme que Joe Biden "a été l'un des présidents américains les plus importants, ainsi qu'un ami et un partenaire cher pour moi. Il est un patriote du plus haut niveau". "Nous allons naviguer en terrain inconnu dans les jours à venir", a averti Barack Obama. "J'ai une confiance extraordinaire dans le fait que les dirigeants de notre parti seront en mesure de créer un processus qui permettra l'émergence d'un candidat exceptionnel", a-t-il ajouté.

Le Parti démocrate promet un processus "transparent" pour choisir un autre candidat que Joe Biden

Le processus de sélection du candidat démocrate qui remplacera Joe Biden pour l'élection présidentielle américaine de novembre sera "transparent et discipliné", a assuré dimanche le chef du Parti démocrate. "Dans les prochains jours, le Parti va entreprendre un processus transparent et discipliné pour aller de l'avant, en tant que Parti démocrate uni, avec un candidat qui peut battre Donald Trump en novembre", écrit dans un communiqué Jaime Harrison, le patron du parti.

Kamala Harris sera "encore pire" que Biden, assure l'équipe de Donald Trump

Kamala Harris, choisie par Joe Biden pour le remplacer dans la course, sera "encore pire" pour le pays que le président démocrate, a accusé dimanche l'équipe de campagne de Donald Trump. "Kamala Harris est tout aussi ridicule que Joe Biden. Harris sera encore pire pour notre pays que Joe Biden", ont affirmé Chris LaCivita et Susie Wiles, qui dirigent la campagne du candidat républicain, dans un communiqué commun.

Les gouvernements du monde entier réagissent à l'annonce de Joe Biden 

Le Premier ministre polonais Donald Tusk a rendu dimanche hommage à Joe Biden, qui a rendu "la démocratie plus forte" selon lui, après l'annonce du président américain de son retrait de la course à la Maison-Blanche. "Vous avez pris de nombreuses décisions difficiles grâce auxquelles la Pologne, l'Amérique et le monde sont plus sûrs et la démocratie plus forte. Je sais que vous étiez animés par les mêmes motivations lorsque vous avez annoncé votre décision finale. Probablement la plus difficile de votre vie", a réagi le dirigeant polonais sur X.

Le président israélien Isaac Herzog a remercié dimanche son homologue Joe Biden "pour son soutien inébranlable au peuple israélien". "Je tiens à exprimer mes plus sincères remerciements au [président des Etats-Unis] Joe Biden pour son amitié et son soutien inébranlable au peuple israélien au cours de sa longue carrière de plusieurs décennies. En tant que premier président américain à s'être rendu en Israël en temps de guerre [...] et en tant que véritable allié du peuple juif, il est un symbole du lien indéfectible entre nos deux peuples", déclare Isaac Herzog dans un message sur X.

Le Kremlin a réagi dimanche à l'annonce du retrait de Joe Biden de la course à la Maison-Blanche en se disant "attentif" à l'évolution de la situation. "Les élections sont dans quatre mois. C'est une longue période pendant laquelle beaucoup de choses peuvent changer. Nous devons être attentifs, suivre ce qui va se passer", a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov au média Life.ru.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a dit dimanche soir "respecter" la décision du président américain Joe Biden de se retirer de la course à la Maison Blanche, après des semaines de spéculations sur ses capacités physiques et mentales. "Je respecte la décision du président Biden", a-t-il souligné sur X. "Je sais que comme il l'a fait tout au long de sa remarquable carrière, il aura pris sa décision en fonction de ce qu'il estime être le mieux pour le peuple américain", a-t-il ajouté.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a souligné dimanche soir que le retrait de Joe Biden de la course à la présidentielle américaine était une décision qui "mérite le respect". "Mon ami Joe Biden a accompli beaucoup de choses : pour son pays, pour l'Europe, pour le monde", a écrit le chancelier Scholz sur X, ajoutant: "sa décision de ne pas se représenter mérite le respect".

Joe Biden annonce soutenir la candidature de sa vice-présidente Kamala Harris

Après avoir annoncé le retrait de sa candidature pour la prochaine présidentielle, Joe Biden a déclaré sur X (anciennement Twitter) soutenir la candidature de sa vice-présidente, Kamala Harris, pour lui succéder : "Aujourd’hui, je souhaite offrir mon plein soutien et mon approbation à Kamala pour qu’elle soit la candidate de notre parti cette année. Démocrates, il est temps de s’unir et de battre Trump".

Hillary et Bill Clinton annoncent leur soutien à la candidature de la vice-présidente Kamala Harris et saluent le "grand patriote" qu'est Joe Biden : "Maintenant, il est temps de supporter Kamala Harris et de se battre pour qu'elle soit élue". 

L'ancienne présidente de la Chambre américaine des représentants et figure majeure du Parti démocrate Nancy Pelosi a salué dimanche Joe Biden comme "l'un des présidents les plus importants de l'histoire américaine", après l'annonce de son retrait à la course à la Maison-Blanche. "Le président Joe Biden est un patriote américain qui a toujours fait passer notre pays en premier", a souligné l'élue de Californie dans un communiqué. "L'héritage de sa vision, de ses valeurs et de son leadership fait de lui l'un des présidents les plus importants de l'histoire américaine", a-t-elle écrit, sans mentionner Kamala Harris.

Joe Biden n'était pas "apte à être candidat", ni à être président, tacle Donald Trump

Joe Biden n'était pas "apte à être candidat", ni à être président a taclé Donald Trump dimanche après le retrait de son rival démocrate de la course à la Maison-Blanche. "Joe l'escroc n'était pas à apte à être candidat et il n'est certainement pas apte à exercer ses fonctions", a affirmé le candidat républicain sur son réseau Truth Social. Il déclare également que "tous ceux qui l'entouraient savaient que Joe Biden n'était pas capable d'être président", ajoutant que "Kamala Harris sera plus facile à battre".

Les républicains appellent Joe Biden à démissionner

Le président Joe Biden, qui vient de faire l'annonce choc qu'il renonçait à briguer un second mandat, doit démissionner "immédiatement", a affirmé dimanche le chef républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson. "Si Joe Biden n'est pas apte à se présenter à l'élection présidentielle, il n'est pas apte à exercer la fonction de président. Il doit démissionner immédiatement", a-t-il écrit sur X.

Le chef des démocrates au Sénat applaudit Joe Biden, "un grand patriote" après l'annonce de son retrait

Le chef des démocrates au Sénat Chuck Schumer a applaudi dimanche Joe Biden, "un grand patriote" après l'annonce de son retrait de la course à la Maison-Blanche. "Sa décision n'a évidemment pas été facile à prendre, mais il a une fois de plus fait passer son pays, son parti et notre avenir en premier", a souligné le ténor démocrate. "Joe, cette journée montre que tu es un grand patriote", a-t-il souligné.

"Je me concentre uniquement sur l'exercice de mes fonctions de président jusqu'à la fin de mon mandat"

"Je pense qu'il est dans l'intérêt de mon parti et du pays que je me retire et que je me concentre uniquement sur l'exercice de mes fonctions de président jusqu'à la fin de mon mandat", a-t-il annoncé, dans un communiqué, annonçant qu'il s'exprimerait à la nation "plus tard cette semaine".

Cette annonce choc, même si elle était attendue malgré les dénégations répétées du principal intéressé, bouleverse une campagne qui a déjà connu de nombreux rebondissements, au premier rang desquels la tentative d'assassinat contre Donald Trump le 13 juillet. Il faut maintenant trouver un ou une remplaçante à Joe Biden, qui était censé être intronisé lors de la convention de son parti, mi-août à Chicago. Sa vice-présidente Kamala Harris serait un choix naturel, mais pas automatique, pour devenir la candidate des démocrates. Le dernier mot revient aux délégués du Parti démocrate, 3.900 personnes au profil très varié et pour la plupart complètement inconnues du grand public.

L'un après l'autre, de grands noms l'ont lâché

C'est la performance calamiteuse de Joe Biden lors de son débat le 27 juin avec Donald Trump qui a précipité les événements. Ce jour-là, dès les premières secondes de la joute verbale qu'il avait pourtant lui-même réclamée, c'est un Joe Biden très affaibli qui est apparu devant les écrans de ses partisans consternés. Avec un chat dans la gorge l'obligeant à toussoter souvent, il s'est plus d'une fois emmêlé les pinceaux, ne parvenant parfois pas à finir ses phrases.

Un spectacle douloureux qui a fait exploser au grand jour les doutes sur son âge, sur lesquels ses proches avaient tenté de maintenir un couvercle. Qui allait être le premier à dégainer pour lui demander d'arrêter là? La petite musique est rapidement montée, partant d'élus démocrates relativement peu connus jusqu'à atteindre des poids lourds du parti. L'un après l'autre, de grands noms, effrayés par les sondages le donnant perdant et craignant une victoire écrasante de Donald Trump, l'ont lâché, pour la plupart d'abord en privé.

Les médias américains, citant des sources anonymes, ont ainsi affirmé que l'ex-président Barack Obama, l'ancienne présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi et les leaders démocrates au Congrès Chuck Schumer et Hakeem Jeffries avaient fait part de leur inquiétude. Et les images d'un Joe Biden testé positif au Covid-19, peinant à descendre la passerelle de son avion, n'ont fait qu'amplifier la nervosité de son camp.

Pendant ce temps, Donald Trump, qui a miraculeusement échappé à des tirs pendant un meeting de campagne, semblait, lui, vivre un état de grâce, avec des victoires judiciaires et une consécration lors de la convention du Parti républicain à Milwaukee.