Le président équatorien Lenin Moreno a confirmé vendredi l'assassinat de trois employés du journal El Comercio, deux journalistes et un chauffeur, enlevés le 26 mars lors d'un reportage à la frontière avec la Colombie. "Malheureusement, l'information que nous avons confirme l'assassinat de nos compatriotes", sans doute kidnappés par des dissidents de l'ancienne guérilla colombienne des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie), a annoncé le chef d'État, la voix émue, dans une déclaration à la presse à Quito.
L'armée envoyée à la frontière avec la Colombie. Lenin Moreno a annoncé dans la foulée avoir lancé des actions "militaires et policières" à la frontière avec la Colombie, en conséquence de ces trois assassinats. "Nous avons relancé (...) les opérations militaires et policières qui avaient été suspendues dans la zone frontalière et décidé le déploiement immédiat des unités d'élite des forces armées et de la police nationale à cet endroit", a ajouté le chef de l'État.
Regain de tensions à la frontière. Selon la presse équatorienne, il s'agissait du premier enlèvement de journalistes dans ce pays depuis 30 ans. La région où ils ont été enlevés connaît une augmentation de l'activité des militaires équatoriens contre des insurgés armés issus de l'ex-guérilla colombienne des Farc, qui a déposé les armes et est devenue un parti politique suite à un accord de paix en 2016. Depuis janvier, cette zone a été le théâtre d'une série d'attaques contre les militaires équatoriens. Trois soldats y ont été tués et onze personnes ont été blessées dans l'explosion d'un engin artisanal la semaine dernière.