Kasparov veut former aux échecs un million d'enfants en Afrique en cinq ans

Garry Kasparov
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avec AFP
L'ancien champion du monde prône, via sa fondation Kasparov Chess Foundation, l'introduction des échecs dans les programmes scolaires à travers le monde.

L'ancien champion du monde d'échecs, le Russe Garry Kasparov, souhaite former à ce jeu un million d'enfants africains en cinq ans, un moyen qu'il juge "peu coûteux et très efficace" pour améliorer les compétences des élèves. Garry Kasparov, 53 ans, prône via sa fondation Kasparov Chess Foundation l'introduction des échecs dans les programmes scolaires à travers le monde. Il a assisté au lancement jeudi soir de la branche francophone de l'organisation, particulièrement tournée vers l'Afrique de l'Ouest.

"Pas une solution miracle". "Il y a de nombreuses données sur le sujet, collectées à travers le monde, qui montrent que les échecs améliorent dans des proportions très importantes les compétences des élèves, pour apprendre à analyser les informations, à prendre des décisions, à gagner en confiance", a expliqué à l'AFP Garry Kasparov vendredi à Paris. "Les échecs ne sont pas la solution miracle à tous les problèmes du secteur éducatif, mais ils constituent un outil efficace et particulièrement peu coûteux: nos kits d'apprentissage coûtent 4 dollars, ce n'est rien comparé à une piscine ou à un terrain de foot", a-t-il ajouté.

"Détecter le futur champion". La Fondation va identifier des écoles pilotes, les doter de kits d'apprentissage et former des enseignants aux échecs, avec l'objectif d'initier un million d'enfants en cinq ans. Dans un premier temps, quatre pays sont ciblés: la Côte d'Ivoire, Madagascar, le Maroc et le Sénégal. Avec une ambition à plus long terme: détecter le futur champion du monde d'échecs africain, à travers le programme "Baba Sy", du nom d'un ancien champion de dames sénégalais (1935-1978).

"Le talent est partout". "Notre but n'est pas de trouver immédiatement un champion, il faut commencer par établir de solides fondations. Mais c'est important de combattre les préjugés, qui voudraient que seuls certains pays puissent produire des champions", a souligné Garry Kasparov. "On me parle souvent de l'Union soviétique, mais il n'y avait rien de spécial sinon une attention particulière de la part de l'Etat et des infrastructures", a ajouté celui qui fut champion du monde d'échecs de 1985 à 2000.

"Le talent est partout, ce n'est qu'une question d'opportunité. Et dans les secteurs déshérités de toutes les sociétés, c'est là qu'on trouve le plus d'appétit et de passion pour le succès, les gens sont prêts à travailler plus dur pour cela. Je m'attends à la même passion en Afrique", a-t-il conclu.