La France est prête à prendre des "sanctions internationales" contre "les coupables" du meurtre du journaliste et opposant saoudien Jamal Khashoggi, "en lien avec ses partenaires", a annoncé l'Élysée mercredi soir après un entretien téléphonique entre le président Macron et le roi saoudien Salmane.
La France appelle a défendre les libertés publiques. Lors de cet entretien, le président français "a fait part de sa profonde indignation face à ce crime et demandé au roi que toute la lumière soit faite sur les circonstances ayant conduit à ce drame", écrit l'Élysée dans un communiqué.
Emmanuel Macron "a rappelé au souverain saoudien la priorité essentielle que constituait pour la France la défense de la liberté d'expression, de la liberté de presse et des libertés publiques. La France n'hésitera pas à prendre, en lien avec ses partenaires, des sanctions internationales contre les coupables", poursuit le palais présidentiel.
Ryad a changé plusieurs fois de version. Jamal Khashoggi a été tué au consulat saoudien à Istanbul où il s'était rendu le 2 octobre pour des formalités administratives. Après avoir nié sa mort, Ryad, sous pression internationale accrue pour s'expliquer, a avancé plusieurs versions évoquant un temps une "rixe" ayant mal tourné puis affirmant que le meurtre avait été commis lors d'une opération "non autorisée" et dont le prince héritier, considéré comme l'homme fort du royaume, n'avait pas été informé.
Mais les explications saoudiennes n'ont guère convaincu et les Occidentaux, sceptiques, ont réclamé une enquête "crédible et transparente".
Quant aux éventuelles sanctions, l'administration Trump avait évoqué vendredi "une large gamme de sanctions" si l'Arabie Saoudite s'avérait être responsable de la mort du journaliste. Mardi, Washington a révoqué les visas de 21 Saoudiens impliqués dans l'opération. Londres a embrayé mercredi en annonçant à son tour l'annulation des visas éventuellement détenus par les suspects.
La France prendra des sanctions "si la responsabilité de l'Arabie saoudite est avérée" dans le meurtre et que les faits sont "corroborés par nos services de renseignement", avait déjà fait savoir le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux plus tôt mercredi.