Patron de l'ONU pendant dix ans, prix Nobel de la Paix en 2001, Kofi Annan est mort samedi à Berne, en Suisse, à l'âge de 80 ans. Au fil des années, le Ghanéen s'était imposé comme l'une des grandes figures de la diplomatie internationale.
Compromis, solutions, apaisement. Il disait vouloir "placer l'être humaine au centre de son action". C'est ainsi que Kofi Annan résumait son approche de la diplomatie. Il a passé 40 ans aux Nations unies et lorsqu'il prend la tête de l'organisation en 1997, il est encore marqué par des échecs, au Rwanda, en 1994, mais aussi en Bosnie, entre 1992 et 1995, alors qu'il dirigeait les missions de maintien de la paix. Son credo : trouver des compromis, des solutions concrètes d'apaisement, avec une écoute particulière pour la voix de la France, selon l'ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine, qui a donné lieu à "un travail constant".
Kofi Annan et "le drame des très grands dirigeants". "Entre l'ingérence que défendaient les Français, mais qui était rejetée par à peu près tout le monde et l'impossibilité de ne rien faire, il avait contribué à ce qu'on élabore la notion de responsabilité et de se protéger. Et dans énormément de crises, il a joué un rôle apaisant, préventif, un rôle de négociation", se souvient l'ancien ministre. "Le drame des très grands dirigeants comme Kofi c'est que quand ça marche, les gens oublient parce-que ça ne se voit pas car les conflits n'ont pas éclaté", analyse Hubert Védrine.
L'impossible mission de médiation en Syrie en 2012. Il y au moins un conflit qui éclate, malgré l'action de Kofi Annan : la guerre en Irak en 2003. Il n'avait d'ailleurs pas hésité à qualifier d'"illégale" l'invasion américaine. Ces dernières années, il avait repris du service en Syrie notamment. Une mission rapidement abandonnée et en 2012, il avait fustigé l'attitude des grandes puissances coupables, selon lui, d'avoir transformé sa médiation en "mission impossible".
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