Le président catalan Carles Puigdemont a annoncé devant le Parlement régional l'indépendance future de sa région. "La Catalogne sera un État indépendant sous la forme d'une République", a-t-il insisté. Une déclaration symbolique puisque le président de la Catalogne a aussitôt demandé au Parlement régional de suspendre l'application de la déclaration d'indépendance, renvoyant la balle à Madrid pour dialoguer. Plus tôt dans la journée, le gouvernement central avait appelé Carles Puigdemont à "ne rien entreprendre d'irréversible".
"Respecter" les résultats du référendum. "Nous vivons un moment exceptionnel, aux dimensions historiques. Les conséquences et leurs effets iront beaucoup plus loin que notre pays. Loin d'être une affaire locale, (…), la Catalogne est une affaire européenne", a déclaré en préambule de son discours Carles Puigdemont. Jugeant "obligatoire de réduire l’escalade", il a rappelé la tenue du référendum d'autodétermination du 1er octobre, appelant à "respecter" le résultat du scrutin. "La Catalogne a gagné le droit d'être un État indépendant", a-t-il estimé.
"Nous n'avons rien contre l'Espagne, au contraire." Dans un long plaidoyer en faveur de l'indépendance de la Catalogne, Carles Puigdemont a rappelé la genèse du projet sécessionniste ces 20 dernières années. Une histoire qui a amené les Catalans a décider que "la seule façon d'obtenir la survie passe par le fait que la Catalogne devienne un État", a assuré le Carles Puigdemont.
Dénonçant le refus "radical" de dialoguer de Madrid, ainsi que les poursuites pénales pour sédition de certains cadres du mouvement séparatiste, Carles Puigdemont a enfin expliqué : "Nous ne sommes pas des délinquants, nous ne sommes pas des putschistes, nous sommes des personnes normales qui voulons voter. (…) Nous n'avons rien contre l'Espagne et les Espagnols, au contraire."