Hôpitaux surchargés, vols annulés, autoroutes fermées : la Chine suffoque depuis vendredi dans un nuage de pollution qui recouvre près d'un dixième de la surface du pays, alors que le pire est encore à venir. Au moins 23 villes du nord du pays ont émis des alertes rouges à la pollution, déclenchant une série de mesures obligatoires comme la fermeture des établissements scolaires ou la circulation alternée, selon l'agence Chine nouvelle.
Des taux huit fois supérieurs au niveau recommandé. Lundi matin, au quatrième jour de l'alerte qui doit durer jusqu'à mercredi, le taux de micro-particules fines (moins de 2,5 microns) par mètre cube d'air évoluait aux alentours de 200, soit plutôt moins que prévu, selon les chiffres fournis par l'ambassade des États-Unis à Pékin. Mais ce chiffre reste huit fois plus élevé que le niveau recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et ne constitue qu'un bref soulagement, ont indiqué à l'AFP les services météorologiques de la capitale, qui s'attendent à ce que le nuage de pollution atteigne son maximum de toxicité à compter de lundi soir.
Affluence dans les hôpitaux. Le nuage de pollution semble particulièrement épais dans la ville portuaire de Tianjin, à une centaine de kilomètres à l'est de Pékin, où 180 vols ont été annulés depuis le début de l'alerte, selon la télévision nationale. La quasi-totalité des autoroutes de la région ont été fermées pour cause de brouillard. Les hôpitaux de la ville ont constaté une affluence accrue de patients souffrant d'affections respiratoires (toux, trachéite, asthme), selon le Quotidien du peuple.
En cause, la combustion du charbon. Pékin avait émis sa première alerte rouge en décembre 2015, pour la première fois depuis l'adoption en 2013 d'un arsenal de lutte anti-pollution. Cette alerte est déclenchée lorsque des taux élevés de pollution sont attendus pendant plus de 72 heures. La pollution atmosphérique est principalement causée en Chine par la combustion du charbon utilisé pour le chauffage ou la production d'électricité.