"La France a le devoir de les rapatrier" : le SOS d'une grand-mère à Emmanuel Macron pour ses petits-enfants en Syrie

Delil SOULEIMAN / AFP
Des milliers d'enfants, dont les parents étaient engagés dans les rangs de l'État islamique, sont réfugiés en Syrie. Photo d'illustration. © Delil SOULEIMAN / AFP
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Lionel Gougelot, édité par Thibaud Le Meneec
Lydie Maninchedda demande à l'État de tout mettre en oeuvre pour faire revenir ses trois petits-enfants de Syrie, dont la mère est morte en janvier. "Il y a urgence", martèle la grand-mère sur notre antenne.
TÉMOIGNAGE

La fille de Lydie Maninchedda est morte le mois dernier en Syrie. Elle y était partie il y a quatre ans avec son compagnon, un Allemand converti à l'islam, engagé dans les rangs de l'Etat islamique et désormais prisonnier des forces kurdes alors que l'organisation terroriste occupe un dernier réduit à la frontière irako-syrienne.

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"Ils n'ont pas demandé à partir". La jeune femme a laissé derrière elle trois enfants, des petits garçons de un, trois et cinq ans, trois orphelins accueillis dans un camps de réfugiés dans le nord-est de la Syrie. Lydie Maninchedda et son mari, qui vivent dans le Pas-de-Calais, remuent ciel et terre pour obtenir le rapatriement de leurs petits-enfants et lancent mercredi au micro d'Europe 1 "un SOS au président de la République" pour que ces enfants soient sauvés.

" Ils ont subi beaucoup de souffrance et de séquelles, le dernier a des cicatrices d'éclats d'obus sur le visage "

"Ils n'ont pas demandé à partir et à naître dans un pays en guerre", explique la grand-mère. "Il ne faut pas prendre ces enfants pour des enfants dangereux. Ils sont innocents et victimes !" Et Lydie Maninchedda d'insister sur leur "manque de nourriture et de médicaments" sur place : "Ils ont subi beaucoup de souffrance et de séquelles, le dernier a des cicatrices d'éclats d'obus sur le visage. Ces trois enfants sont abandonnés et confiés à des femmes qui ne sont pas leur mère."

Urgence sanitaire et psychologique. Pour elle, "il y a urgence sur tous les plans" à aller les chercher dans les camps où ils sont réfugiés : "Sur le plan sanitaire, pour qu'ils puissent être soignés efficacement en France. L'aîné a l'air assez traumatisé et ne parle pas. Il y a aussi urgence sur le plan psychologique pour ces enfants d'être pris en charge par les services sociaux."

Elle lance donc un appel désespéré pour "qu'ils viennent vivre dans la maison de leur mère, qu'on puisse leur donner une éducation et un avenir de citoyens français. La France a le devoir de les rapatrier pour qu'ils puissent se reconstruire", appuie-t-elle.

"Ces enfants sont repérés". Sur la possibilité concrète d'aller les chercher sur place, Lydie Maninchedda est catégorique : "Je ne vois pas la difficulté de mettre des enfants dans un avion : ils sont repérés, on sait où sont ces enfants et donc la décision est gouvernementale. Qu'est-ce qu'on attend ?"