La France a rappelé son ambassadeur en Italie pour "des consultations" après une série de "déclarations outrancières" et "d'attaques" sans "précédent" de responsables italiens, a annoncé jeudi le ministère français des Affaires étrangères. "La France a fait, depuis plusieurs mois, l'objet d'accusations répétées, d'attaques sans fondement, de déclarations outrancières que chacun connaît et peut avoir à l'esprit", a déclaré la porte-parole du Quai d'Orsay dans un communiqué.
"Les polémiques ne nous intéressent pas", répond Salvini. "Nous ne voulons nous fâcher avec personne, les polémiques ne nous intéressent pas : nous sommes des gens concrets et nous défendons les intérêts des Italiens", a réagi Matteo Salvini dans un communiqué. Et d'ajouter : "nous sommes tout à fait disposés à rencontrer le président Macron et le gouvernement français, à nous asseoir autour d'une table".
Dans son communiqué, Matteo Salvini cite "trois questions fondamentales" à régler avec Paris concernant son ministère, réclamant tout d'abord "la fin des refoulements à la frontière". Le ministre réclame également le retour en Italie d'"une quinzaine" de "terroristes italiens", les anciens militants d'extrême gauche des années de plomb, "qui ont été condamnés mais mènent la belle vie en France". Enfin, il demande à la France d'arrêter "de nuire à nos travailleurs frontaliers qui sont littéralement victimes de vexations tous les jours à la frontière française avec des contrôles qui durent des heures".
Une rencontre avec des "gilets jaunes". "Cela n'a pas de précédent, depuis la fin de la guerre (...) Les dernières ingérences constituent une provocation supplémentaire et inacceptable", a ajouté Agnès von der Mühll. La rencontre mardi en France du vice-Premier ministre italien Luigi Di Maio, chef de file du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème), avec des "gilets jaunes" a fait déborder le vase. Luigi Di Maio a annoncé sur les réseaux sociaux avoir rencontré des responsables des "gilets jaunes", en concluant : "Le vent du changement a franchi les Alpes. Je répète : le vent du changement a franchi les Alpes". Cette rencontre a fait suite à une série de propos d'une rare violence de Luigi Di Maio comme du ministre de l'Intérieur Matteo Salvini, patron de l'extrême droite italienne, à l'encontre de l'exécutif français.
Manipulation électorale ? Matteo Salvini, patron de la Ligue et homme fort du gouvernement italien, a ainsi dit espérer que le peuple français se libère bientôt d'un "très mauvais président", des propos totalement inédits entre responsables de pays fondateurs de l'UE. "Avoir des désaccords est une chose, instrumentaliser la relation à des fins électorales en est une autre", a poursuivi la porte-parole du Quai d'Orsay. Matteo Salvini tente d'organiser un front européen de l'extrême droite contre les pro-européens incarnés notamment par le chef de l'Etat français en vue du scrutin du 26 mai. "La campagne pour les élections européennes ne saurait justifier le manque de respect de chaque peuple ou de sa démocratie", a souligné Agnès von der Mühll. "Tous ces actes créent une situation grave qui interroge sur les intentions du gouvernement italien vis-à-vis de sa relation avec la France", a-t-elle insisté.