La Grèce n'a pas besoin de davantage de mesures d'austérité et les coupes budgétaires ont peut-être déjà été trop loin, ont estimé lundi deux responsables du FMI dans un blog posté sur le site de l'institution monétaire internationale.
"La Grèce n'a pas besoin d'encore plus d'austérité pour le moment." Dans un article intitulé "Le FMI ne demande pas davantage d'austérité à la Grèce", le chef-économiste du FMI Maurice Obstfeld et le directeur du département Europe Poul Thomsen reprochent à l'Union européenne d'imposer des objectifs d'excédents budgétaires trop ambitieux à Athènes. "Contrairement à nos recommandations, le gouvernement grec a accepté avec les institutions européennes de réduire temporairement encore plus les dépenses budgétaires pour s'assurer que l'excédent primaire atteigne 3,5% du Produit intérieur brut (PIB)", écrivent les deux hommes dans leur blog.
"Nous n'avons pas changé d'avis sur le fait que la Grèce n'a pas besoin d'encore plus d'austérité pour le moment. Dire que c'est le FMI qui le demande, c'est contraire à la vérité", ajoutent-ils, rappelant que le Fonds recommande un excédent primaire (hors intérêts et remboursement de la dette) de 1,5%.
Le FMI réclame des mesures d'allègement de la dette. Une grève générale a été organisée la semaine dernière en Grèce pour protester contre la poursuite de l'austérité et la dérégulation du marché du travail réclamée par les créanciers du pays. Les ministres des Finances de la zone euro, réunis il y a une semaine à Bruxelles, s'étaient entendus sur un toilettage de la dette grecque qui totalise 315 milliards d'euros, soit 180% du PIB. Mais le FMI réclame des mesures d'allègement de la dette plus ambitieuses comme condition à sa participation au troisième plan d'aide de 86 milliards d'euros, accordé à Athènes en juillet 2015.
"La dette grecque est à un niveau tout à fait insupportable et aucune réforme structurelle ne pourra la rendre supportable de nouveau sans mesures d'allègement", ont répété dans leur blog Obstfeld et Thomsen. Le président français François Hollande a également appelé lundi en recevant son homologue grec Prokopis Pavlopoulos à des mesures d'allègement de la dette grecque.
L'Allemagne reste favorable à l'austérité. Premier créancier de la Grèce parmi les pays de la zone euro, l'Allemagne reste campée sur son orthodoxie budgétaire et renvoie à 2018 un règlement de fond sur la dette, après ses élections législatives prévues en septembre 2017.