Argentine : feu vert du Parlement à Milei pour conclure un prêt crucial avec le FMI
La Chambre des députés argentine a approuvé mercredi par une majorité relativement confortable un décret autorisant le gouvernement à finaliser un prêt sur 10 ans avec le Fonds monétaire international. Celui-ci vise à refinancer la massive dette argentine.
Le Parlement argentin a voté mercredi le feu vert au gouvernement de l'ultralibéral Javier Milei pour finaliser avec le Fonds monétaire international (FMI) un accord sur un nouveau prêt visant à refinancer la massive dette argentine, une étape clef qu'attendait l'exécutif.
Un important dispositif de sécurité
La Chambre des députés a approuvé par une majorité relativement confortable (129 pour, 108 contre) le décret autorisant le gouvernement à finaliser ce prêt sur 10 ans, au montant encore inconnu. Il devrait soulager l'Argentine, troisième économie d'Amérique latine, toujours en train de rembourser une dette de 44 milliards de dollars au Fonds, legs d'un prêt antérieur de 2018.
Au moment où les députés débattaient et votaient le "décret FMI", plusieurs milliers de personnes manifestaient à l'extérieur du Parlement, en soutien aux retraités dont le pouvoir d'achat est rogné par l'austérité budgétaire. La manifestation, a constaté l'AFP, était beaucoup plus suivie, mais aussi beaucoup plus calme et ordonnée que le mercredi précédent, sans incident initial. La semaine dernière, des heurts, les plus violents en 15 mois de présidence Milei, avaient fait 45 blessés - 20 policiers et 25 civils - et donné lieu à plus de 120 interpellations.
Ce mercredi, un spectaculaire dispositif de sécurité avait été mis en place dès le matin, avec plusieurs axes menant au Parlement coupés à la circulation, de larges grilles métalliques installées aux abords de l'édifice et des points d'entrée à la capitale faisant l'objet de contrôle de voitures et bus.
Des résultats incontestés contre l'inflation
Le FMI et le gouvernement Milei avaient ouvert en novembre des discussions en vue d'un nouveau programme d'aide, le précédent conclu en mars 2022 par le gouvernement d'alors (centre-gauche) d'Alberto Fernandez s'achevant fin 2024. A plusieurs reprises depuis le début de l'année, le gouvernement a évoqué l'objectif d'un accord "dans le premier quadrimestre de l'année", soit désormais d'ici un mois et demi.
L'étape législative était cruciale pour le gouvernement Milei, puisqu'il a techniquement besoin du feu vert du Parlement pour engager le pays dans un nouvel endettement. Cruciale, et aussi délicate, étant donné que le petit parti libertarien de Javier Milei est très minoritaire, et contraint à des alliances ad hoc au Parlement.
Un nouvel accord avec le FMI, avec l'injection d'argent frais, est considéré comme vital par l'exécutif pour reconstituer les réserves de changes, assainir la position de la banque centrale et permettre "d'exterminer l'inflation", selon les mots de Javier Milei. En 15 mois de présidence, l'économiste "anarcho-capitaliste", comme il se décrit, a rétabli les comptes publics au prix d'une drastique politique d'austérité budgétaire et d'un fort coût social.
Il a cependant engrangé des résultats incontestés contre l'inflation galopante des dernières années, ramenée de 211% en interannuel à fin 2023 à 66% actuellement. Elle est restée chaque mois en dessous de 3% depuis octobre, une contention sans précédent depuis 4 ans et demi.
