La lutte contre les groupes djihadistes et l'insécurité au Sahel "obtient des résultats" même si "la tâche est longue", a affirmé samedi le Premier ministre français Édouard Philippe en entamant une visite de deux jours au Mali. "La lutte antiterroriste dans le Sahel demande détermination, endurance et humilité. On est face à un combat dur", a-t-il affirmé à quelques journalistes en marge de son déplacement, au lendemain de l'annonce par l'armée française de la mort du numéro deux de la principale alliance djihadiste du Sahel liée à Al-Qaïda, l'Algérien Djamel Okacha, alias Yahya Abou El Hamame.
Réaffirmer la présence militaire française. Arrivé vendredi soir à Bamako, le chef du gouvernement français doit s'entretenir samedi avec son homologue malien Soumeylou Boubèye Maïga et le président Ibrahim Boubakar Keïta. Il doit signer de nouveaux accords de développement avec le Mali pour un montant de 85 millions d'euros, dont 50 millions de prêts et 35 millions de subventions, via l'Agence française de développement (AFD). Il doit également réaffirmer la pérennité de la présence militaire française de l'opération Barkhane : 4.500 soldats, dont 2.700 au Mali, selon le dernier pointage communiqué par Paris.
"On voit qu'on obtient des résultats, qu'on désorganise des réseaux, je n'ai aucun doute sur le fait que cette présence a un impact", a-t-il dit, tout en refusant de commenter en détail la mort du numéro 2 du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans. Après la mort dans une opération française avec le soutien de l'armée malienne en novembre du prédicateur radical peul Amadou Koufa, il s'agit du deuxième coup significatif subi en trois mois par cette alliance djihadiste.
Propagation des violences djihadistes. L'armée française "restera aussi longtemps qu'il le faudra", a affirmé Édouard Philippe. "Le travail de stabilisation porte ses fruits", a-t-il estimé, bien que malgré la pression militaire française le Mali soit confronté à une propagation des violences djihadistes, qui gagne aussi vers le Burkina et le Niger voisins. Alors que la France a peiné à entraîner significativement ses alliés européens dans le dispositif militaire au Sahel, Édouard Philippe a réaffirmé que Paris défendait des intérêts plus larges que les seuls intérêts français. "C'est important de continuer à mobiliser nos partenaires car les combats que nous menons au Sahel sont dans l'intérêt de tous", a-t-il plaidé.