Boualem Sansal se trouve bel et bien en prison. L'information est tombée vendredi soir via un communiqué de l'agence de presse publique algérienne qui étrille au passage la France. Dans son communiqué, l'Agence de presse publique algérienne TSA estime que l'arrestation de Boualem Sansal a "réveillé les professionnels de l'indignation en France". "Tout le bottin anti-algérien s'est levé comme un seul homme pour défendre ce pseudo-intellectuel", assène les autorités algériennes. Elles citent notamment Eric Zemmour ou encore Valérie Pécresse, partisan, selon les autorités, d'un courant haineux envers l'Algérie.
Une arrestation politique ?
Un communiqué trempé au vitriol qui égratigne aussi le principal intéressé, Boualem Sansal. L'écrivain est qualifié de révisionniste et de pantin utile du lobby antialgérien en France. Alger ne remet d'ailleurs aucunement en question son arrestation et affirme avoir agi en respectant un principe de cohérence.
Mais cette arrestation prend surtout une dimension politique car les tensions sont vives entre l'Algérie et la France, notamment depuis la visite d'Emmanuel Macron au Maroc. Le président avait notamment réaffirmé son soutien à la souveraineté marocaine dans le très disputé territoire du Sahara occidental. Un acte considéré comme une provocation par Alger qui pourrait en partie expliquer l'arrestation de Boualem Sansal.
Bataille autour du Sahara occidental
Selon le journaliste Mohamed Sifaoui, lui-même ciblé par le communiqué algérien, de vendredi soir, la détention de l'écrivain est faite pour mettre la pression sur Paris. "L'arrestation de Boualem Sansal n'est rien d'autre qu'une prise d'otage parce que c'est un régime qui n'arrive pas à digérer la position française à l'égard du Sahara occidental. C'est un régime voyou", estime-t-il devant les journalistes.
Dans son communiqué, l'agence de presse publique algérienne évoque d'ailleurs à demi-mot le sujet du Sahara occidental, estimant que la France remet en cause la souveraineté et les frontières de l'Algérie.