La Cour pénale internationale (CPI) a libéré sous conditions vendredi l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, acquitté il y a plus de deux semaines de crimes contre l'humanité commis en 2010 et 2011 lors de violences post-électorales en Côte d'Ivoire.
Obligation de résider dans un État membre de la CPI. Les juges ont décidé à l'unanimité de libérer Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, ex-chef du mouvement des Jeunes Patriotes, sous la condition qu'ils soient accueillis par un État membre de la CPI "disposé à les accepter sur son territoire et désireux et apte à faire respecter les conditions fixées par la Chambre d'appel", a déclaré le juge président de la CPI, Chile Eboe-Osuji. La Côte d'Ivoire est un des États membres de la Cour. Ce pays a toutefois refusé de remettre à la CPI Simone Gbagbo, malgré un mandat d'arrêt délivré en ce sens. La Cour, qui siège à La Haye, pourrait donc refuser le retour de Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire.
La Belgique, possible destination. La défense a précédemment évoqué l'accord conclu avec l'ancien chef de guerre congolais Jean-Pierre Bemba, qui se trouve en Belgique depuis son acquittement par la CPI l'an dernier. La Belgique est citée comme possible destination prochaine de Laurent Gbagbo. "La Chambre d'appel a chargé le greffier de la CPI, M. Peter Lewis, d'identifier et de conclure des accords avec les États disposés à accepter M. Gbagbo et ou M. Blé Goudé sur leur territoire et à faire respecter les conditions imposées", a déclaré Chile Eboe-Osuji.
Jugés pour des accusations de crimes contre l'humanité commis entre 2010 et 2011 en Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été acquittés le 15 janvier en première instance. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé étaient accusés de quatre chefs de crimes contre l'humanité : meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, pour lesquels ils ont toujours plaidé non coupable.